Un élement du BIR tue un moto-taximan à Domayo (Extrême-Nord)

Il a également fait de blessés par balles avant de se réfugier au commissariat du premier arrondissement pour échapper à un lynchage. C’est à une scène digne d’un film hollywoodien qu’on assistés les noctambules du carrefour de la « Joie » de Maroua à Domayo dans la nuit du 8 au 9 juin dernier aux environs de 1 heure du matin. Le caporal-chef Ngwenya Daniel, en service au Bataillon d’Intervention Rapide (Bir), a dégainé son arme et tiré sur deux motos taximen. Poursuivi par une cohorte de motos taximen furieux, la recrue de 2014 pour échapper au lynchage de ses poursuivants avides de vengeance, a pris la poudre d’escampettes pour se réfugier au commissariat du premier arrondissement de Maroua. Il a fallu la ténacité de ses jambes et l’intervention des policiers pour qu’il ait la vie sauve au commissariat où il a trouvé refuge. Car, s’en est suivie après cette folle course poursuite, la colère d’une centaine de motos taximen qui ont pris d’assaut le commissariat, réclamant le militaire pour le tuer. Empêchés, ils ont jeté des pierres et saccagé le véhicule du commissaire avant de replier. Malheureusement, l’un des motos taximen Souaïbou Oumarou, grièvement touché et conduit à l’Hôpital régional de Maroua a succombé à ses blessures dans la matinée, tandis que son collègue Adamou Ousmanou atteint au niveau du thorax est encore en soin selon nos sources. Selon nos sources, un moto taximan est en garde à vue alors qu’il continuait de protester devant le commissariat. Après un bref séjour de quelques heures au commissariat du 1er arrondissement de Maroua, le caporal-chef Ngwenya Daniel a été conduit dans les cellules de la gendarmerie de Doualaré, puis au camp de Salak à la demande de la hiérarchie du Bir. Apprend-on. Selon plusieurs sources, le non-paiement des frais de transport au clandestin serait l’incident déclencheur ayant causé l’altercation dramatique. Pour apaiser les tensions, les autorités de la ville de Maroua ont dû promettre que les dispositions seront prises pour que la recrue réponde de ses actes. Nos tentatives auprès de la police et de la gendarmerie de glaner des informations supplémentaires se sont avérées vaines. « L’enquête est en cours. Nous n’avons aucune déclaration à faire aux journalistes », nous rétorquent les forces de maintien de l’ordre sur les lieux. Les syndicats des trois communes d’arrondissement se mobilisent pour manifester leur ras-le-bol après cet incident. « Ce n’est pas la première altercation. Les militaires se croient tout permis parce qu’ils portent des armes partout même dans les bars. Ils ne payent pas les motos qu’ils empruntent, c’est devenu comme si nous sommes obligés de les porter à destination gratuitement pourtant, on paye nos taxes et autres. Nous sommes épris de paix, nous ne cherchons que notre gagne-pain quotidien mais eux, malgré leur salaire, ils nous cherchent avec les problèmes. A vrai dire, nous nous sentons pris pour cible dans une ville où notre métier est organisé », indique Hamadou, moto taximan à Maroua. D’après les membres des syndicats, une manifestation de leur mécontentement est prévue ce lundi dans la ville de Maroua pour dénoncer ce qu’ils appellent une menace à leur vie et à leur métier. L’enquête quant à elle suit son cours… affaire à suivre.


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