Fecafoot : le macht des exécutifs

Les deux équipes dirigeantes qui se disputent le leadership à la tête de l’instance se sont réunies ce jour à Yaoundé. Les forces de maintien de l’ordre ont beau interdire la réunion du Comité exécutif provisoire de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), un communiqué final des travaux tenus hier au siège de la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC) a été rendu public. Avec comme principale résolution, la suspension de toute activité relative au football de 16 cadres de l’exécutif conduit par Séidou Mbombo Njoya et dont l’élection a été annulée le 15 janvier par le Tribunal arbitral du sport (Tas). Ce sont essentiellement les membres de l’exécutif, entre autres Séidou Mbombo Njoya le président, Aboubakar Alim Konaté le 1er vice-président, les vice-présidents et membres dudit comité comme Joshua Osih Nanbangui, Céline Konaté, Asta Yvonne, Abbo Mohamadou, Gilbert Kadji, Yakam Gilbert, François Kouédem, Akini Benoît, etc. Sans oublier le secrétaire général Didien Banlock. Il est reproché «d’avoir violé de manière grave et répétée» les textes en vigueur à la Fifa et à la Fécafoot. En l’occurrence les articles 3 et 78 ‘ des Statuts de la Fécafoot, ainsi que. les articles 14 et 59 des Statuts de, la Fifa «.dispositions relatives à l’interdiction de saisine des tribunaux ordinaires et celles relatives à l’obligation de respecter les décisions du Tas». Par ailleurs, Albert Mbida et ses collaborateurs entendent saisir la justice ordinaire pour «porter plainte avec constitution de partie civile contre les personnes ci-dessus visées pour abus de biens sociaux, et pour avoir fait usage « d’un écrit se référant à une personne en se faisant passer pour cette personne ” tel que cela est prévu à l’article 314 alinéa 3 du Code pénal ». En clair, il s’agit ici d’usurpation de fonctions. Mandat en a été donné au sénateur et juriste le Pr Albert Mbida. Linus Pascal Fouda portera la voix d’Albert Mbida Dans leur logique, et «conformément à la sentence du 15 janvier», qui annule l’élection de Séidou Mbombo Njoya et compagnie, le Comité exécutif provisoire a décidé de réintégrer les exécutifs de 2009 aux niveaux des ligues et organes départementaux et régionaux. Ce que les contestataires à l’ordre établi à Tsinga exigent depuis 2013 que la Fécafoot a été suspendue et ses différentes élections annulées. Ce sont ces exécutifs qui devront gérer les affaires courantes jusqu’aux nouvelles élections. Pierre Semengue peut retrouver le sourire. Lui qui a offert son hospitalité à Albert Mbida pour sa réunion. La Lfpc suspendue par l’équipe à Séidou Mbombo Njoya a été rétablie dans ses droits et ses compétences, et devra donc organiser les prochains championnats professionnels. Les organisateurs de la réunion du quartier Fouda s’en tiennent à l’ordonnance du Tas du 20 novembre 2020. Une mise en garde est servie aux équipes tant du football professionnel qu’amateur et du football féminin, qui seraient tentés de suivre l’autre faction «dépourvue de mandat». Pour leur communication, l’équipe à Albert Mbida a nommé l’ancien journaliste de la Crtv Linus Pascal Fouda comme son porte-parole. La Fifa en difficulté au Cameroun Ces résolutions sont d’effet immédiat. En attendant la prochaine réunion de l’Assemblée générale qui devra les entériner. A défaut, elles perdent leur substance. Mais le sénateur du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), parti au pouvoir, et ses hommes prêchent au désert. Au moment où ils se réunissaient au quartier Fouda, Séidou Mbombo Njoya et ses hommes étaient également en conclave à Tsinga, au siège de la Fécafoot même. Une réunion de concertation avec les présidents de clubs, en vue du lancement de la saison 2021. Selon le communiqué final, 25 des 35 clubs admis à prendre part aux championnats d’élite, ont répondu à l’appel de Séidou Mbombo Njoya. Soit 16 d’Elite one et 9 d’Elite 2. Il a été décidé que la saison s’ouvre le 27 février par l’Elite one, suivie le lendemain par l’Elite two. Avec la formule d’un championnat en deux poules qui aidera à rattraper le retard accusé et surtout, «pour s’arrimer au calendrier international». Les premières journées des deux championnats se boucleront respectivement le 6 et le 7 mars prochains. Les règlements et calendriers devant être arrêtés le 25 février prochain A Tsinga, on avance sans souci, avec l’assurance d’avoir le gouvernement ‘.à ses côtés. « Nqous sommes conscients qu’il ÿ a eu cette note du gouvernement qui nous a demandé de commencer le championnat dans de plus brefs délais ; et qui demande aux personnes en charge de ces questions, de mettre les moyens financiers et logistiques et donc les stades, pour pouvoir commencer ce championnats», rappelle Balock John. «Nous sommes confiants que nous serons prêts » : le président de la fédération nous a rassurés que tout sera prêt avant le début du championnat», se optimise-t-il. Cette guéguerre se tient moins d’une semaine après le discours du président de la République qui le 10 février interpellait «les instances faîtières du football camerounais» à mettre un terme à leur divergence et pour s’occuper de l’intérêt commun, le football. Chaque partie a compris cette interpellation comme un soutien à sa cause. Certes Etoudi a pris faits et cause pour la faction Mbombo Njoya que la Fifa a maintenue malgré l’annulation de son élection, mais la radicalisation des positions pourrait amener la Fifa à suspendre le Cameroun. Elle-même qui déjà n’est pas certaine de ne pas mordre la poussière devant le Tas sur son choix pour le Cameroun. Même si le Tas lui avait déjà ouvert la porte pour cette option, quelques heures même après l’audience accordée par le président Paul Biya au président de la Fifa. Toujours est-il que la partie est loin d’être terminée.


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