A l’origine de cette inflation, la rareté du produit occasionnée par l’impact négatif du Covid-19 sur l’activité en 2020 et la hausse de la demande par les centres urbains, le Grand-Nord et les pays de la CEMAC. Les indicateurs de la rareté des fruits de tomate sur le marché dans la ville de Bertoua, région de l’Est sont nombreux. « Il n’y a plus la tomate au marché donc je ne peux plus saucer votre haricot avec la sauce tomate comme d’habitude », lance la tenancière d’un restaurant à l’un de ses clients. Dans le même quartier, une autre détaillante des produits alimentaires confirme la même tendance. « Quand il y a la tomate, on vend 10 fruits à 100 F, ce qui fait que quand j’achète la tomate de 500 F, je la revends à 700 F pour avoir un bénéfice de 200 F. Maintenant on vend 4 fruits à 100 F. C’est pourquoi je n’achète plus la tomate ». Au marché central de Bertoua, samedi 10 juillet 2021, la pénurie de la tomate est perceptible. Dans l’espace consacrée à la vente en gros de cette spéculation, seuls deux caisses de tomate étaient disponibles vers 10 heures lors du passage du reporter d’EcoMatin. Or selon Jean Claude Menzepo, l’unique producteur trouvé sur les lieux, « quand les champs de tomate réussissent, on peut avoir plus de 100 caisses chaque jour, maintenant, on n’arrive pas à avoir 20 caisses ». Pour expliquer cette pénurie, notre interlocuteur qui totalise une quinzaine d’années dans cette activité évoque plusieurs raisons. « Le rendement dans les champs cette saison a été impacté négativement par les variations climatiques notamment au niveau des pluies variées. On a aussi noté que les plantes de tomate mourraient parce qu’elles ont été attaquées par les insectes ». L’autre raison de la pénurie est que beaucoup de jardiniers n’ont plus cultivé cette saison à cause de l’impact négatif du Covid-19 en 2020 puisque des grandes quantités de tomates ont pourri ici au marché parce que les grands clients du Gabon ne venaient plus. Enfin, s’il y a rareté, c’est parce qu’avec la reprise des activités, la demande des centres urbains, le Grand-Nord, le Gabon, et la Guinée Equatoriale. La conséquence directe de cette pénurie c’est la hausse du prix d’une caisse de tomate qui se vend désormais entre 25 000 et 30.000 F alors qu’en 2020 pendant la période forte de la crise sanitaire on la liquidait entre 5000 et 8000 F selon les producteurs.
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