[Société]les retraités en colère à Douala

La célébration de la 136e édition de la Journée Internationale du travail n’est pas passée inaperçue dans la métropole économique du Cameroun. Las d’attendre le paiement de leurs droits, plusieurs employés ont battus le pavé. Les syndicalistes ont manifesté à Douala pour interpeller le directeur général de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale ( CNPS ) à payer les pensions et allocations des travailleurs et retraités affiliés. Ce mouvement d’humeur n’est pas un cas isolé sous l’ère de Paul Biya. Les travailleurs passent très souvent plusieurs années voir des décennies après la retraite avant d’entrer en possession de leur pension. Beaucoup d’ailleurs décèdent avant d’y avoir droit. La situation décriée constitue un motif supplémentaire de stress chez bon nombre de travailleurs quand arrive l’âge du départ à la retraite. L’ancien agent d’une grosse entreprise d’état Simon T en sait quelque chose de cette galère : “depuis 2014 que j’ai pris ma retraite, jusqu’à présent ma pension n’est pas payée et après autant d’effort sans réel résultat, j’ai abandonné pour m’occuper pleinement de mes activités que de passer mon temps à compter sur un espoir incertain…”. Ainsi vivent dans l’embarras total et la misère, bon nombre de travailleurs au soir de leurs vies. Quand ce n’est pas la CNPS qui traîne, ce sont parfois les entreprises qui n’ont pas cotisé normalement les droits de leurs employés pendant la période de fonction. L’État trop complaisant laisse croupir bon nombre de travailleurs dans la galère alors qu’ils ont sacrifié toute une vie dans le travail. Distraction des travailleurs L’amour des fêtes a pris le dessus sur la grande journée syndicale que représente le 1er Mai. Les vrais syndicalistes semblent avoir retourné leurs vestes au pays des discours. Plusieurs travailleurs fustigent cette attitude attentiste des Camerounais. “Fête de la revendication syndicale. Je doute fort que les travailleurs et les syndicats camerounais y comprennent quelque chose. Si oui qu’est-ce nous mettons sur les pancartes? Ce n’est pas une fête de bouffes et de boissons mais une occasion d’étaler au public nos conditions précaires de travail, nos relations tumultueuses avec le patronat, nos brimades quotidiens et nos frustrations avec les administrations publiques. Travailleurs profitons du 1er mai pour nous faire comprendre sinon notre complicité de ” tout va bien ici” sera officialisée. Syndicats démontrez votre autonomie pour ne plus être traités de corrompus ou de collabos. Vive le 1er mai.”, critique un travailleur camerounais. Le fait de savourer repas et boissons à l’occasion de la journée des travailleurs est devenu banale dans nos ville. Loin de soulever les vrais problèmes, les hommes d’entreprises et du secteur public ou parapublic, préfèrent se groinfer dans les lieux publics sans méditer sur son sort. Pas étonnant qu’il a fallu du temps aux enseignants pour revendiquer leurs droits à une vie meilleure et réclamer un statut spécial mis au placard depuis des lustres.


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