Vih/sida : 34 708 personnes infectées dans le sud

Le projet « Atteindre 95% » lancé le 29 octobre dernier, à Ebolowa vise à améliorer la lutte contre la pandémie dans cette région qui reste la plus touchée au Cameroun. Malgré le passage à échelle du nombre de ses unités de prise en charge de neuf en 2015, à 35 à ce jour, le Sud reste la région la plus touchée par le Vih/Sida au Cameroun, avec 6,3% de taux de prévalence. Soit 2,9% de plus par rapport à la prévalence nationale estimée à 3,4% en 2018, selon les résultats de l’enquête CAMPHIA (Cameroon Population-based Hiv Impact Assessment). On y dénombre « 34 708 personnes vivant avec le Vih (Pvvih). Actuellement, nous en avons identifié 16 688. Donc, il y a 18 020 de ces personnes qui sont infectées mais qui ne sont pas encore identifiées », explique la coordonnatrice du Groupe technique régional de lutte contre le Sida pour le Sud, Dr Stéphanie Abo’o Abessolo épse Tigyo. Par ailleurs, « 506 enfants sont nés de mères séropositives parmi lesquels 447 ont été mis sous prophylaxie parce qu’il faut les mettre sous un traitement Arv pour prévenir la transmission de la mère à l’enfant. Parmi les 21 testés positifs, seulement 10 ont été mis sous traitement parce qu’on a connu beaucoup de ruptures de stocks de névira-pine sirop », poursuit-elle. Au rang des goulots d’étranglement qui entravent la prise en charge des personnes infectées par cette maladie, elle classe une insuffisance de supervision des activités de lutte contre le Sida, une insuffisance des outils de remplissage des registres pour la collecte des données, etc. Afin d’améliorer la lutte contre cette pandémie, le projet « Atteindre 95% » a été officiellement lancé le 29 octobre, à Ebolowa, par Elisabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation (EGPAF). Il ambitionne de faire en sorte que 95% des Pvvih connaissent leur statut, 95% d’entre elles mises sous traitement antirétroviral, et que 95% aient une charge virale supprimée. Le projet sera mis en œuvre dans 21 formations sanitaires réparties dans neuf districts de santé du Sud, pour une durée de cinq ans. L’on apprend que ces sites représentent près de 80 % de la file active de la région. Entre autres interventions du projet, on note « l’identification des Pvvih par des dépistages de contact ou le dépistage ciblé aux portes d’entrée des hôpitaux ; la mise et la rétention sous traitement de ces personnes ; le renforcement des capacités des acteurs à tous les niveaux ; la mise en place d’un réseau intégré de transport d’échantillon de laboratoire pour le diagnostic précoce du Vih, etc. », développe le directeur pays de EGPAF pour le Cameroun, Dr John Ditekemena.


ARTICLE PRÉCÉDENT ARTICLE SUIVANT

Ajouter un commentaire

Vous devez vous connecter pour ajouter un commentaire.

Commentaires