Hôpital de référence de sangmelima : entre pannes et installations non finalisées
L’hôpital de référence de Sangmelima marquait par le calme qui y régnait les derniers jours de l’année 2019. Situé dans le département du Dja et Lobo, région du Sud, l’hôpital est ouvert au public depuis novembre 2014 après des travaux de construction d’une durée de quatre ans (2010-2014) pour un coût de plus de 15 milliards Fcfa. Inauguré officiellement le 23 juillet 2015 par le Premier ministre, Philemon Yang, la structure de santé semble garder tout son éclat avec une propreté remarquable. Cependant, l’hôpital reste confronté à de grandes difficultés. La vétusté de certains équipements du plateau technique, effectif insuffisant, délestages réguliers, faible fréquentation et lourd processus financier sont des problèmes auxquels fait face l’établissement. S’agissant du plateau technique, le bâtiment principal, la direction est siège d’un service d’accueil qui est installé à l’entrée pour l’orientation des usagers. Sous la conduite du surveillant général de l’hôpital, Tarcisse Biwoelé Koukolo, nos confrères de mutations ont entamé une visite guidée de la structure. Ils expliquent avoir découvert son impressionnant plateau technique, constitué entre autres, de 115 lits d’hospitalisation, d’un scanner 16 barrettes, d’une table radiologique télécommandée, d’un panoramique dentaire, de quatre blocs opératoires, de couveuses avec photothérapie, d’une réanimation avec monitorage des paramètres et d’un laboratoire compétent pour la plupart des analyses médicales. Il dispose également d’un électroencéphalogramme et d’un électromyogramme. Cependant la déception fut grande. « Beaucoup d’appareils qui ont été livrés n’ont pas été complètement réceptionnés et la maintenance n’a pas suivie. Les contrats qui ont été passés n’ont pas insisté sur l’aspect de la garantie et de la maintenance post-livraison », a confié le surveillant général à la presse écrite avant de poursuivre au service d’imagerie, le scanner est en panne depuis près de 14 mois, tout comme l’appareil de commande de la radio commandée. A côté de ces disfonctionnements, l’incapacité fonctionnelle des tuyaux d’oxygène sous les dalles est notée. Le personnel est obligé de transporter l’oxygène dans des bonbonnes. Et la banque de sang, bien qu’équipée est un autre problème car elle ne fonctionne pas. Les appareils n’ont pas été réceptionnés. « On ne peut pas conserver de grandes quantités de sang mais, les transfusions sanguines se font de façon prompte. On ne conserve pas une poche de sang pendant plus de 24 heures. Toutefois, avant d’amener un patient au bloc opératoire, on se rassure qu’au moins une poche de sang est disponible », explique Tarcisse Biwoelé Koukolo. Les délestages réguliers sont également responsables de l’inactivité de cette unité. En effet, l’autre problème majeur de la structure de santé est liée à la fourniture en électricité . Pour faire face à cela, l’hôpital avait bénéficié d’un groupe électrogène offert par l’entreprise de distribution d’énergie électrique. Un groupe de très grande capacité pouvant alimenter tout un quartier, à en croire le surveillant général. Un générateur dont les coûts d’alimentation en carburant sont malheureusement énormes, à hauteur de 50 000 Fcfa selon l’administration de l’hôpital pour 1heure de temps. Cela oblige ainsi les responsables de la structure à le mettre en marche que lorsque c’est indispensable, lors d’une opération ou des examens urgents à faire. Selon la presse écrite, la commune de Sangmelima a voulu apporter de son aide pour la fourniture d’énergie en planifiant un projet d’alimentation à partir des panneaux solaires malheureusement le projet n’avait pas pu aboutir par la faute d’un prestataire qui n’a fait aucun effort. Les finances de ladite structure connait aussi des difficultés. « De nombreuses menaces pèsent sur cet hôpital, en particulier le processus managérial et financier, lourd et indigeste, qui exclut toute réactivité face aux nombreux défis et urgences qui font le quotidien d’un hôpital aussi sophistiqué. La maintenance des équipements de pointe sera un défi qu’il faudra absolument relever. Le tissu socio-économique environnant est insuffisant avec pour effets, la réduction de la demande locale tant pour des raisons sociologiques que financières », indiquait récemment le directeur de l’hôpital dans un article publié dans une revue du ministère des Finances.