Ruptures à répétition de médicaments anti-tuberculose dans les hôpitaux

Une ONG appelle le gouvernement à prendre ses responsabilités, mais également à se plier aux résolutions de l’OMS en vue de l’éradication de cette maladie.

 

Par Mon’Esse

 

L’organisation non gouvernementale Positive-Generation a, vendredi, interpellé les pouvoirs publics camerounais au sujet des ruptures à répétition de médicaments anti-tuberculose dans les formations sanitaires du pays, «causant ainsi de graves préjudices aux patients et un grand pas en arrière dans la lutte contre la maladie».

Dans une déclaration coïncidant avec la Journée mondiale de lutte contre cette maladie, elle affirme que les patients nouvellement dépistés et qui doivent être initiés aux traitements, sont renvoyés chez eux pour défaut de médicaments dans diverses officines, de nombreux cas de ruptures étant en outre signalés de manière régulière depuis le début de l’année en cours.

C’était déjà le cas en 2022, avec un taux de 19,72% de rupture d’antituberculeux et de 15,51% pour le traitement préventif de la même pathologie, le vaccin BCG ayant pour sa part cumulé à un taux de 47,94% durant la même période.
Depuis début 2023, l’observatoire de l’Ong indique avoir enregistré respectivement 09,31% et 15,62% de rupture de médicaments antituberculeux en janvier et février, et 10,36% et 20,16% pour le traitement préventif. Dans le Littoral, par exemple, «sur 33 formations sanitaires observées, 22 ont enregistré des ruptures pour un score de 66,66% entre le 13 et 17 mars 2023». La semaine suivante, 31 centres de diagnostic et de traitement (CDT) sur 33 étaient en rupture, représentant un pourcentage de 93,93% de rupture de traitements.

L’Etat du Cameroun via le Programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT) s’était pourtant, rappelle Positive Generation, donné pour mission de mettre fin à la tuberculose à l’horizon 2030 à travers une stratégique nationale basée entre autres sur la prise en charge médicale des patients et la mobilisation communautaire.

Jeudi, rappelle-t-on le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, avait déclaré qu’en 2022, le Programme avait notifié 25.286 cas, toutes formes confondues avec 5,3% des cas chez les enfants. Dans le même sens la population carcérale, où 545 cas ont été détectés et mis sous traitement, constitue aujourd’hui une cible prioritaire de la lutte.

Face à cette situation, l’Ong appelle le Premier ministre à tout mettre en œuvre en vue de la tenue des engagements du Cameroun d’octobre 2004 en ce qui concerne la politique de gratuité dans la prise en charge de la tuberculose. Au ministre de la Santé publique, il est invité à prendre des mesures nécessaires pour une meilleure distribution des intrants tuberculeux afin d’éviter les ruptures. Au Pnlt, il devrait désormais veiller à la mise en œuvre efficiente et efficace de la stratégie de lutte adoptée par l’Organisation mondiale de la santé (Oms), consistant à mettre fin à ce fléau d’ici 2030.


 


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