Présidentielle 2025,rivalités des coalitions et alliances dans le camp de l'opposition

Pr maurice KAMTO

Maurice Kamto était officiellement arrivé en deuxième position à la dernière présidentielle du 07 octobre 2018 avec 14 ,23% des suffrages,soit près de la moitié des voix de l’ensemble des sept(07) autres candidats de l’opposition réunis.
Le Coordonnateur National par intérim de ce regroupement, le député Jean Michel Nitcheu, affirme travailler sans relâche sur le terrain afin d’assurer la victoire du candidat de l’Apc à la future présidentielle. Il déclare en outre qu’il n’entend pas céder à la distraction de tous ceux qui peuvent chercher à l’empêcher d’atteindre son objectif.

Le député Nitcheu fait ainsi allusion notamment à tous ceux qui se réclamant aussi de l’opposition et qui n’excluent pas de se retrouver dans une coalition des forces de l’opposition en vue de la prochaine présidentielle , critique la démarche de l’APC qui voudrait leur imposer un candidat, qui devrait selon eux être désigné de manière consensuelle, voire à travers des élections primaires, d’après notamment le leader du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale, le député Cabral Libii.
Ce dernier, classé troisième à la dernière présidentielle, affirme être plus tôt favorable à l’initiative portée par le Président du parti Les Libérateurs, Olivier Bilé qui a mis sur pied l’Alliance pour une Transition Politique au Cameroun (ATPC).

Cette autre coalition, propose globalement l’instauration d’une transition civile au Cameroun pour refonder les institutions avant toute nouvelle élection avec un Gouvernement d’union nationale, et n’exclut plus la possibilité de participer à la prochaine présidentielle si jamais sa première idée ne prospérait pas.
Pour sa part le Leader du Social Democratic Front, le député Joshua Osih, quatrième à la présidentielle de 2018, dont la formation politique fait déjà partie d’un regroupement dénommé le Front de Gauche, qui intègre notamment des syndicats, déclare être ouvert à une coalition qui rassemble et non celle qui divise en taclant au passage l’Alliance Politique pour le Changement.

Il convient de relever que toutes les initiatives entreprises depuis le retour au multipartisme dans les années 1990 pour présenter une candidature unique au sein de l’opposition face à celui du pouvoir à l’occasion des différentes élections présidentielles n’ont jamais prospéré.
Parmi les principales raisons souvent évoquées pour justifier cet état de chose, on cite généralement : l’infiltration des rangs de l’opposition par des « agents du pouvoir », véritables « faux opposants » avec pour mission essentielle de torpiller toute initiative sérieuse de regroupement des forces du changement ; la corruption de certains « opposants » friands d’argent par le régime ; et les égaux surdimensionnés des principales figures de l’opposition, chaque leader estimant être le porte flambeau « naturel » de toute coalition ou rien.

Conséquence, il y avait plusieurs coalitions ou alliances dans le camp de l’opposition en 1992, 2004,2011 et 2018. En 1997, l ‘élection présidentielle avait été boycottée par les principaux opposants.
L’environnement politique du Cameroun n’a pas changé depuis, et il est quasi certain qu’on n’aura pas une, mais plusieurs candidatures et coalitions ou alliances se réclamant de l’opposition au cours de la prochaine présidentielle.

Pour être solide, chaque bloc sérieux qui ne veut pas connaître de graves fissures avant l’échéance, doit faire de la désignation de son candidat, le préalable à toute autre forme de compromis afin de ne pas reproduire les erreurs du passé.
C’est souvent en effet, le choix du candidat, intervenant en dernier lieu, qui a fait voler en éclat la plupart des initiatives de fédérations des forces de l’opposition.

L’Alliance Politique pour le Changement l’a sans doute compris, surtout que l’idée de l’organisation des primaires pour départager les prétendants semble surréaliste. Le choix de la structure chargée d’organiser ces élections primaires et de l’organe de gestion des éventuels contentieux, le financement et surtout la détermination du corps électoral ne constituent pas une mince affaire.
Au sein de la majorité présidentielle, le choix du candidat est souvent connu de tous et n’a jamais fait l’objet de tractations avec les autres adhérents à cette plateforme, même si dans ce camp, l’exercice du pouvoir est un avantage pour que les choses se déroulent ainsi Il convient d’observer in finé qu’en dépit de la pluralité des candidatures, les candidats arrivés aux deux premières positions, réunissent souvent à eux seuls environ 90% des suffrages à la présidentielle au Cameroun depuis 2004. Et au moins la moitié des voix de toute l’opposition.

Ce qui signifie que l’essentiel des électeurs de l’opposition savent pour qui voter utilement dans un scrutin majoritaire à un tour.
Il n’est donc pas obligé pour l’opposition de présenter un candidat unique pour prétendre remporter une élection présidentielle au Cameroun. En 1992,John Fruh Ndi, avait « échoué » de peu, face au Président sortant Paul Biya, alors qu’il y avait cinq(05) autres candidats de l’opposition.

Source : Actucameroun


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