[Politique]le gouverneur ordonne la fermeture d'une prison dans l'Adamaoua

Il s’agit d’une prison traditionnelle découverte au quartier 12 poteaux et où 70 jeunes étaient détenus et maltraités. Le gouverneur ordonne la fermeture d’une prison traditionnelle Kildadi Taguieke Boukar « Un mois enchaîné dans cette chambre sans voir le dehors. Je ne me suis pas lavé depuis que je suis arrivé ici ». « La nuit on dort ici enchaînés, on fait une ronde ». « On ne mange pas ici, ils nous chicotent, ils nous enchaînent pendant que nos parents savent que nous sommes ici à l’internat »…Ce sont les témoignages des victimes des sévices corporels et mauvais traitements au sein d’une école coranique transformée en prison traditionnelle. C’est à Ngaoundéré, principale ville de la région de l’Adamaoua. La découverte a été servie au public camerounais ce mardi, dans un reportage diffusé sur les antennes du Poste national de la Crtv. Au total, 70 jeunes ont été conduits dans ces lieux. Ils ont été confiés au marabout pour redressement par leurs propres parents. Les raisons avancées sont diverses, comme l’a précisé le récit du reporter et les témoignages des intervenants. « Je faisais une vie qui n’était pas bien. On m’a emmené ici sous prétexte que je marche avec de mauvais gens » ; « Je consommais des stupéfiants », témoignent les intervenants. L’encadreur, celui qui sert de maître, tente plutôt une explication. Il rejette les accusations portant sur les mauvais traitement et sévices. Il insiste en disant que les victimes sont des cas sociaux, soit des malades mentaux soit des bandits. En raison de ces témoignages et des pratiques au sein de cette prison traditionnelle, l’autorité administrative s’est saisie de l’affaire. Première décision, la fermeture immédiate de cette école, puis ouverture d’une enquête. Car, « ce qui se passe ici est contre nature, c’est la privation de liberté. Nous condamnons les sévices, nous sommes à l’ère des libertés. Nous condamnons donc fermement cette façon de voir », s’insurge le gouverneur Kildadi Taguieke Boukar.


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