[Politique]la statuette du guerrier qui divise le maire et le roi de foumban

La légende Nji Njiandùem qui trône à la porte des tranchées de la cité des arts, retrace l’histoire d’un prince au service de son sultan. Après les manifestations contre la vie chère à Foumban quelques jours plutôt, la cité des arts a été une fois de plus mouvementée le mardi 17 mai dernier. Pour cause, la destruction par l’Hon. Patricia Tomaïno Ndam Njoya de la statuette de Nji Njiankùem, installée à la porte des tranchées. Cette statuette réinstallée au lieu initial quelques heures seulement après sa destruction par les fils et filles Bamoun, acquis à la cause du royaume, est celle réalisée à l’honneur et à la mémoire d’un guerrier réputé invincible. L’histoire remonte au règne du roi Ngouh, 7ème de la dynastie Schare yen. Fils de ce monarque, il fut installé dans la localité de Koudoum à l’ère du chef Mbouombouo Mandu, lui 11ème roi Bamoun. Robuste, Nji Njiankùem était un guerrier. L’histoire retiendra de lui, qu’il fut un guerrier réputé. Il est présenté comme celui qui n’est jamais rentré du front sans son trophée de guerre à savoir la tête d’un ennemi. Ces prouesses dans ce domaine lui ont valu la casquette de «meilleur guerrier du royaume ». Survient un jour où il va se confronter à des ennemis plus rudes. Obligé de retourner auprès de son roi sans aucun trophée, plus rusé, Nji Njiankùem, va décider de couper la tête d’un chimpanzé qu’il va présenter au monarque. Car ce jour-là, les autres guerriers avaient réussi à dominer les ennemis au regard du nombre de trophées (têtes d’ennemis). Le seul sans trophée, la tête de cet animal sera présentée à son chef après l’allégeance, comme de tradition dans le royaume Bamoun. Malheureusement pour lui, la supercherie sera dévoilée par le sultan des Bamoun d’alors. C’est ainsi que le roi Mbouombouo va le questionner sur la forme de cet ennemi. Le guerrier dira qu’il s’agissait simplement d’ « un homme de la famille des bouches pointues ». L’attitude de Nji Njiankùem démontre ainsi l’engagement et la détermination que témoigne le Bamoun envers son roi. Au palais Bamoun, la construction de la statuette de ce guerrier à la porte d’entrée de Foumban est signe de l’amour du Bamoun envers son roi à l’image de Nji Njiankùem, soucieux de se présenter bredouille ou les mains vides devant son chef après une mission. C’est à juste titre qu’il va se servir de la tête d’un chimpanzé de retour d’une guerre. Dans le but de restituer et de pérenniser l’histoire d’un peuple, le sultan Ibrahim Mbombo Niya, engagé dans la rénovation de la porte des tranchées de Foumban à la suite d’un incendie qui a ravagé cette infrastructure historique et culturel, a décidé d’ériger la statuette de ce guerrier, portant une tête sur la main. Avec la destruction de la statuette de ce guerrier, c’est un affront offert à sa majesté Mouhammad-Nabil Mforifoum Mbombo Njoya, roi des Bamoun par l’Hon. Patricia Tomaïno Ndam Njoya, maire de Foumban. On se souvient encore de la guerre de tranchées autour de la porte d’entrée de Foumban qui a opposé le feu roi Ibrahim Mbombo Njoya et l’édile de la cité des arts au sujet de la reconstruction de cette dernière après l’incendie qui l’a ravagé le lundi 30 novembre 2020. Si le feu roi est resté engagé dans la défense de patrimoine culturel ancestral à travers la rénovation de la porte d’entrée de Foumban, le maire soutenait plutôt l’urbanisation de la ville de Foumban en s’opposant à l’initiative du sultan des Bamoun.


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