[Politique]jean Michel Nintcheu interdit de participer aux élections internes et nationales
C'est l'une des résolutions prises au terme des dernières assises du comité exécutif national du parti tenues le 23 juillet 2022 à Yaoundé. De prime abord, les membres du comité exécutif national du Social democratic front (Sdf) ont fait le constat selon lequel le député du Wouri-Est, en charge de la réorganisation des structures du parti dans le Nord-Cameroun, n’a jamais entamé, jusqu’à ce jour, le travail à lui assigné sans raison tangible, ni excuse. A cause de cet état de choses, le parti dissout cette commission et a, d’ailleurs, mis en place une nouvelle commission, laquelle est, aujourd’hui, dirigée par le sénateur Honoré Ngam. Cet élu de la nation a le pouvoir de coopter d’autres membres dans son équipe afin de réaliser et d’achever les travaux avant l’échéance de décembre 2022. En outre, les membres du comité exécutif national du parti indiquent, comme précédemment évoqué au Nec, que “les membres des équipes en charge de l’exercice de réorganisation en cours, qui refusent et ne parviennent pas à exécuter correctement le processus de réorganisation dans les différentes régions, ne seront pas éligibles, ni autorisés à se présenter comme candidat aux élections ultérieures tant au niveau interne qu’au niveau national”. A la lumière de cette résolution, l’honorable Jean Michel Nintcheu est, de facto, exclu des élections aux niveaux interne et national du parti tant il n’a guère réalisé la tâche qui lui avait été assignée il y a quelques mois. Si le président régional du Sdf pour le Littoral n’a pu déposer son rapport, les rapports de six régions sont déjà sur la table du comité exécutif national, en l’occurrence ceux du Centre, de l’Est, de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest, du Sud et du Sud-Ouest. Les rapports des régions de l’Adamaoua, du Littoral et de l’Ouest ont été reçus sous réserve avant leur adoption. A ce propos, ces trois commissions sont astreintes à livrer leur rapport avant le mois de décembre 2022. Le parti exige qu’un rapport complet soit fourni lors de la prochaine réunion du Nec. Restriction de liberté d’expression et de communication au sein du parti Parmi les autres résolutions liées à la vie interne du Front social démocrate (Sdf) prises à l’issue des travaux du comité exécutif national, figure celle-ci : “Le parti décide que la liberté d’expression doit être respectée, mais qu’elle ne doit pas être interprétée comme une liberté de déformer les positions du parti et, surtout, d’attaquer ou de porter atteinte à sa réputation et à son image et/ou de l’un de ses membres en public”. De plus, “aucun membre du parti n’est, désormais, autorisé à exprimer, publiquement, son opinion dans les médias ou à se présenter comme représentant du Sdf ou à le faire au nom du parti sans avoir été, expressément, mandaté à cet effet par la Secrétaire générale, le secrétaire national à la communication ou le ministre du Shadow cabinet en charge de l’information et des médias”. “Le non-respect de cette instruction exposera les contrevenants à de graves sanctions disciplinaires”, indique le communiqué final du Nec. Il est, par ailleurs, mentionné que tout membre reconnu coupable d’avoir dérogé à cette résolution doit être dénoncé auprès de la Secrétaire générale, qui réfèrera, à son tour, le cas au comité exécutif national avec les preuves nécessaires pour les sanctions appropriées. Depuis la publication des résolutions du Nec, des voix s’élèvent, d’ores et déjà, au sein de cette entité politique de l’opposition camerounaise pour les battre en brèche. Bien de membres du parti ayant, dûment, signé la déclaration de Mbouda constatent, de prime abord, ce qu’ils appellent “le banditisme politique dans les résolutions du Nec”. Ils trouvent que ces résolutions sont “ridicules” et participent “d’une pure perte de temps”, laquelle ne saurait arrêter la communication. “L’on dirait que nous sommes en 1935. Même Ahidjo n’était pas né. La communication se fait aujourd’hui même à travers nos chambres à coucher”, fulmine un cadre du SDF dans un forum WhatsApp. Ces signataires de la déclaration de Mbouda clament qu’il est impératif de mettre un terme aux “résolutions du dimanche”. “Prochainement, les résolutions seront imprimées le samedi, jour du Nec en présence de tous. Nous avons dépassé le Rdpc. Tout ceci prouve que le Sdf ne peut diriger ce pays, mieux le Rdpc continue de diriger le pays”, ajoute le même membre. Au demeurant, à la lumière de ces résolutions, certains contestataires des derniers actes de nomination du chairman Ni John Fru Ndi postulent l’argument suivant lequel le premier vice-président national du Sdf, Joshua Osih, veut, à tout prix, contrôler la communication du parti. Pour les défenseurs de cette thèse, la Secrétaire générale du parti, Me Adeline Djomgang, et Nguidjol Ngan, chef de département en charge de l’information et des médias, qui sont, tous les deux, proches collaborateurs du député Sdf du Wouri-Centre, veulent régenter la communication de cette formation politique à partir de l’arrondissement de Douala 1er.