[Politique]40 militants du MRC réfusent de se présenter à l'audience forcée

Les agents de l’administration pénitentiaire de la prison centrale de Yaoundé ont fait une descente, ce matin, dans différents quartiers. Question d’appeler les prévenus à se présenter à l’audience au tribunal militaire de Yaoundé. Mais personne n’a daigné se déplacer pour s’y rendre. En effet, Alain Fogue, Olivier Bibou Nissack, Pascal Zamboue et 37 autres prévenus se préparent à résister au cas où le Tribunal militaire fait mobiliser un contingent de forces de maintien de l’ordre pour les embraquer manu militari. Tous affirment qu’ils n’accepteront pas d’être extraits par force. L’un des cadres du parti et, parallèlement, porte-flambeau des prisonniers a, d’ailleurs, offert des fruits aux uns et aux autres. Histoire d’être d’aplomb. Cette fin de matinée, ces prévenus ont livré un match amical dans l’enceinte du principal pénitencier de Yaoundé. Du côté du Tribunal militaire de Yaoundé, où doit se dérouler cette audience, aucune information ne filtre pour l’instant. Signalons que dans une lettre adressée hier soir au collège des trois militaires magistrats composant cette juridiction, A. Fogue et 39 autres prévenus indiquent que non seulement le tribunal en question est incompétent à juger des civils, mais aussi que les deux avocats commis d’office pour leur défense n’en sont pas capables. Tous récusent la compétence morale, intellectuelle et professionnelle de ces deux hommes en robe noire à défendre leurs opinions. Ces deux avocats contestés sont inscrits au barreau du Cameroun. Mais la crainte des accusés est liée au fait qu’ils pourraient jouer le jeu de la force armée au détriment de ceux pour qui ils doivent plaider. Rappelons que le trésorier national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) et les 39 autres signataires de cette lettre de dénonciation sont en détention depuis plus d’un an suite à l’organisation des marches pacifiques du 22 septembre 2020 consistant à exiger la résolution de la crise sécuritaire qui sévit, depuis cinq ans, dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Alors que Fogue avait été interpellé au moment où il se rendait au domicile de Maurice Kamto, président national du Mrc, Bibou Nissack avait été enlevé et conduit dans les geôles du Secrétariat d’État à la défense (Sed), où ils avaient passé trois semaines avant d’être inculpés et écroués à la prison centrale de Yaoundé. Cest depuis le 21 décembre 2021 que la campagne de libération des prisonniers politiques a été lancée par la tête de proue du parti. M. Kamto et les membres du directoire exigent la libération des 111 militants encore en détention dans les milieux carcéraux.


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