Tumulte : le mrc au bord de l'implosion

Le parti de Maurice Kamto traverse une crise sans pareil depuis sa décision de ne pas aller aux dernières élections municipales et législatives. Pas un jour sans ne passe sans qu’on y annonce des défections ou qu’on dévoile un nouveau scandale financier sous la coupole de dénonciations à la pelle. Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) traverse ces jours une période de turbulence, un tourbillon qui le conduit inéluctablement vers la désintégration. Maurice Kamto maitrise désormais de moins en moins le gouvernail de son navire qui tangue au moindre coup de vent. Les défections des militants et autres alliés sont devenus monnaie courante mettant en péril la survie et la cohésion de ce parti sorti deuxième à l’élection présidentielle d’octobre 2018. Le président national du Mrc est aujourd’hui plus que contesté et critiqué par une horde de frondeurs dont les rangs ne cessent de grossir au fil du temps. Depuis le mois de juin, Maurice Kamto est accusé par certains de ses camarades de vouloir s’approprier les initiatives collectives de la formation pour son accomplissement personnel. Ces voix pensent que leur leader politique penche plus pour ses intérêts politiques afin d’assouvir son égoïsme grandissant et enivrant tout en perdant de lucidité sur des questions d’intérêts générale. Face aux multiples défections qui secouent le parti, le Mrc a mis en alerte ses militants et surtout ceux de la région du Littoral contre certains de leurs anciens camarades notamment Biaise Takam aujourd’hui au Front populaire pour la réconciliation et la relance (Fpr) de Shanda Tome. 11 serait en effet, le recruteur attitré des militants du Mrc dans cette région pour sa nouvelle formation politique. Elle est d’ailleurs taxée d’être à la solde du régime, et son patron accusé d’être un ethnofasciste, tribaliste, haineux, parce qu’il n’a jamais souscrit et soutenu les fameuses thèses et idées développées par Maurice Kamto sur la présumée suprématie des populations de sa région d’origine. Certains militants au sein du Mrc ne vont pas de main morte pour exprimer leur ressentiment et leur déception à l’endroit de leur leader dont ils jugent les méthodes, et les prises de position maladroites surtout nihilistes. Non sans manquer de dénoncer sa posture doctrinale et sectaire qui laisse penser à celle du gourou d’une milice fasciste. Cas de la récente sortie médiatique de Michelle Ndocki pour qui, il serait temps de penser à un changement de posture et de stratégie au sein du Mrc pour un nouveau départ. Pour elle, il est grand temps de tourner la page des contestations des résultats de l’élection présidentielle de 2018 et des revendications d’une victoire supposée qui restent improductive et inopérante. Une sortie qui rejoint les positions de Célestin Njamen, le transfuge du Social democratic front (Sdf), qui a la dent dure contre Maurice Kamto. Lui qui l’a empêché de conserver son mandat de conseil municipal à Douala. «J’ai horreur du culte de la personnalité, car il régresse un parti politique et par conséquent, régresse un pays. Sortons un peu du talibanisme. Il faut mener des combats autour des idées et non des personnes», lancera-t-il sur les ondes d’une radio. Comme de nombreux militants de cette formation politique, il dénonce les appétits personnels du leader politique du Mrc qui confond le parti politique à une Ong ou une église où le non conformisme aux dogmes est synonyme d’exclusion.


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