Richard makon : ‹‹ je suis bel et bien un enfant bassa de batouri ››

Lire ici, la mise au point de l’universitaire sur le livre le Fédéralisme communautaire de Cabral Libii. LES DÉBATS DE LEURRE… Je viens d’être informé que j’ai été, dans une orchestration inélégante, virtuellement convoqué sur le plateau de mon ami et frère Ernest Obama, à la faveur d’un débat très couru auquel prenait part mon ami et frère l’Honorable Cabral Libii et mon Aîné et neveu le Professeur Mathias Eric Owona Nguini. Mettant jusqu’ici abstenu de me prononcer sur le « Fédéralisme communautaire » (puisque je n’ai pas encore eu la chance de lire le livre), expression en recherche de paternité scientifique, idée certes innovante mais encore en salle d’attente où les mots s’imposent et s’érigent en concept, je me dois de déférer à cette convocation de mes amis à mon corps défendant, pour restituer le sens de mes propos, et faire deux ou trois observations liminaires. 1- DE LA RESTITUTION À une capture d’écran d’un de mes posts dans lequel j’affirme être un « Bassa de Batouri », ma ville d’adoption et de cœur, lieu de ma jeunesse et de mes repères, un extrait, d’un de mes livres paru en 2017, maladroitement (pour ne penser autre chose) sorti de son contexte, aurait été lu aux téléspectateurs par l’Honorable Libii, pour supposer la conformité de l’extrait avec son livre sur le « fédéralisme communautaire », et par là, indexer la supposée incohérence de mon post malicieusement prêté par notre ami commun Ernest. En réaffirmant que JE SUIS BEL ET BIEN UN ENFANT BASSA DE « BATOURI » (où j’ai le plus de liants et de liens que partout ailleurs), je voudrais rappeler aux heureux discutants que l’appartenance de l’espèce humaine a toujours été multiple (identitaire, tribale, villageoise, communautaire, fonctionnelle, afinitaire, affective, conjoncturelle, etc.), et donc elle peut aussi résulter d’une volonté, d’un choix. On peut donc bien être Bassa de Bibang et de Batouri en fonction des appartenances en dialogue, comme on peut être Bassa, Bana, Ewondo du Cameroun et de la France, dans le cas spécifique de la double nationalité. Moi je me réclame d’une appartenance plurielle, ce qui ne me semble pas contraire aux valeurs de la République, n’en déplaise ! Au sujet de l’extrait de mon livre en question, bien qu’il ne soit pas nécessaire de souligner qu’il n’y a pas à ma connaissance de liens entre la définition que je pose de l’émergence et le fédéralisme communautaire (inventé 4 ans après), je joins des extraits plus complets pour restituer la fidélité de mon propos d’alors, et qui prouvent que JE SUIS TOTALEMENT OPPOSÉ À TOUTES LES FORMES DE LOGIQUES VILLAGEOISES. 2- DES OBSERVATIONS Aux participants de ce bel échange intellectuel qui conforte notre idée de la démocratie, quelques petites observations, puisque je suis malgré moi dans le débat dont j’ai vu deux extraits en ligne : – il n’est pas inutile de rappeler que chaque concept (bien qu’ils soient tous polysemiques) a une signification attestée dans un champ disciplinaire donné. C’est la raison pour laquelle chaque discipline a son propre dictionnaire spécialisé, afin de préciser tous les sens convenus du concept dans les limites territoriales de celle-ci, et les extensions que l’interdisciplinarité permet. Dans cette veine, le « FÉDÉRALISME », en lien avec l’Etat, c’est-à-dire aussi la science de l’Etat, est une INSTITUTION JURIDIQUE, qui obéit à un RÉGIME JURIDIQUE strict, même s’il (le fédéralisme) peut être articulé dans une diversité de SYSTÈMES JURIDIQUES ET INSTITUTIONNELS. – Le fédéralisme en lien avec l’Etat, au niveau de son organisation et son fonctionnement, obéit à des principes généraux (SÉPARATION, AUTONOMIE, PARTICIPATION) et spécifiques (SPÉCIALITÉ et SUBSIDIARITÉ), et la différence entre les différents systèmes fédéraux se situe exclusivement au niveau de l’aménagement constitutionnel des pouvoirs, qui donnent sens et vie aux principes généraux et specifiques qui fondent le fédéralisme. Il ne faut surtout pas confondre LE FÉDÉRALISME NOMINAL au FÉDÉRALISME EFFECTIF, car ce n’est pas tout État qui se dit fédéral qui l’est effectivement au sens de la science de l’Etat. Dans le même sens, nous voyons des « Républiques » qui n’en sont pas du tout, et nous ici avons bien vécu dans une décentralisation camerounaise qui était tout sauf une décentralisation au sens strict du droit… Toutefois, comme la décentralisation camerounaise d’hier, on est aussi libre d’inventer autre chose aujourd’hui… Mais attention de bien décliner l’objet ! – Il ne faut surtout pas confondre LA NATURE DE L’ETAT, à LA FORME DE L’ETAT, ou encore à LA FORME DU GOUVERNEMENT, qui désignent des réalités fort différentes dans la science de l’Etat, et par voie de conséquence, obéissent à des régimes distincts. – Les « grands » juristes (comme nos Maîtres), et heureusement je n’en fait pas partie, ont tous la prétention d’être « des faiseurs de systèmes ». Mais attention, L’INGÉNIERIE JURIDIQUE a ses normes et ses codes, elle ne saurait, sous le prétexte de l’innovation politique, être arbitraire, ni s’éloigner des règles, outils, mécanismes, institutions, systèmes qui fondent un domaine de connaissance, de peur, pour ce qui concerne strictement le droit, de « CRÉER DES MONSTRES JURIDIQUES » (N.B.: l’expression n’est pas de moi !). – Il semble judicieux, dans toute production intellectuelle en lien avec l’Etat, de toujours préciser ce qui relève de l’idéologie, de la doctrine, de la théorie scientifique, entres auprès, afin de situer les lecteurs et d’éviter tout malentendu. Ça c’était la séquence conseil…


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