Régionales 2020 : la liste de rené désiré effa fait des émules dans la mvilla
Au motif que ce chef de 2e degré s’est s’associé uniquement à des candidats représentant le commandement traditionnel issus de la composante sociologique Bulu à laquelle il appartient, au détriment des Bétis, l’autre grande composante ethno-tribale, autorités et forces vives de ce département s’insurgent contre ses manœuvres abusives. En attendant le 06 décembre, la température monte. L’adrénaline est à son pic. L’ambiance pré-électorale dans les états-majors est à son summum. Cette fois, c’est la région du Sud qui est sous le feu des projecteurs notamment à travers le brouhaha des « gardiens de la tradition » qui peinent à accorder leurs violons. Tout commence le 02 octobre 2020, lorsque le Conseil électoral d’Elections Cameroon publie des listes de candidats validés pour la catégorie des représentants du commandement traditionnel pour les élections régionales du 06 décembre prochain. Pour ce qui est de la Mvila, trois listes ont été retenues pour aller à la conquête des sièges du Conseil régional du Sud. La première liste est conduite par Célestin Doumamvom, la seconde, par René Désiré Effa et la dernière par Samson Flaubert Mendo, tous, chefs de 2nd degré. Or, il se trouve que la liste conduite par René Désiré Effa, comporte un ensemble d’irrégularités qui ne la rende pas conforme aux dispositions du Code électoral. Problème ? En son article 151 qui stipule que la Constitution de chaque liste de candidat doit tenir compte des différentes composantes sociologiques de la circonscription électorale. Ce qui n’est pas le cas de la liste de sa majesté René Désiré Effa, composée de Jean Mfane Obame; Florette Matilde Abatte; Hermann Roméo Mengue ; Théophile Ndo Edjou’ou, tous des Bulu. Or, le département de la Mvila n’est pas que composé des Bulu. Il comprend en effet deux grandes composantes ethno-tribales que sont les Bulu dans leurs variétés, et les Bétis dont les deux grandes composantes sont les Fongs et les Banes, qui occupent deux arrondissements sur les huit présentes ici. « On peut comprendre que Réné Désiré Effa abuse de sa position de président du forum régional des chefs du Sud et de président autoproclamé du conseil des chefs de la Mvila, pour ostraci-ser l’une des deux composantes ethniques autochtones de ce département. On peut y voir là, un fort relent de micro-tribalisme qui précède un atavisme primaire et d’une prémonition mal assimilée, qui laissaient entendre que les Bétis étaient confondus à la bêtise. Il s’agit ici d’un comportement dangereux à dénoncer publiquement ». De quoi interpeller le chef de l’Etat Paul Biya puisque les soutiens de Réné Désiré Effa, appellent à faire passer par tous les moyens et faire de lui la carte majeure à jouer au sein du prochain exécutif du conseil régional du Sud, fort du soutien dont il se prévaut du président de la République en personne. Clientélisme politique Comment comprendre que cette liste partisane présentant d’énormes manquements, ait pu échapper à la vigilance des membres du Conseil électoral alors qu’on sait qu’ils ont eu à disqualifier de nombreuses listes pour des griefs similaires ? Après le contentieux électoral, ils ont d’ailleurs eu, à réhabiliter pratiquement 9 listes. Des modifications ont instamment été apportées à ces listes des candidats de la catégorie commandement traditionnel afin qu’elles respectent l’aspect composante sociologique. C’est le cas des listes conduites par leurs majestés Adamou Mati et Kazi Maina dans le Mayo Danay, tout comme celle conduite dans l’Océan par sa majesté Dominique Oyie sans oublier celle du Fako dont la tête de liste n’est autre que sa majesté Emmanuel Etina Monono. Pourquoi n’avoir pas imposé les mêmes modifications et corrections à la liste incriminée de la Mvila, qui soulève aujourd’hui le courroux de nombreux chefs traditionnels qui la dénoncent sans vergogne et qui crient à de l’accaparement, laissant entrevoir une hégémonie des chefs traditionnels Bulu sur les représentants de l’autre composante sociologique du département. La présence de la liste conduite par sa majesté Réné Désiré Effa parmi celles permises dans la Mvila par le Conseil électoral d’Elecam, à participer aux joutes électorales du 06 décembre prochain, est une imposture qui laisse comprendre le clientélisme, les manœuvres abusives, la corruption, les trafics divers et surtout les gros moyens qui ont été mis en branle par certaines élites du Sud, pour influencer la décision du Conseil électoral. D’où la thèse des mains invisibles qui manœuvrent dans l’ombre à l’effet de discréditer la préparation du scrutin du 06 décembre prochain. Affaire à suivre !