Rdpc : la difficile ‹‹transition générationnelle››

Le parti de Paul Biya veut faire sa mue. Mais les bonnes intentions se heurtent à la résistance de certains caciques qui comme le chef refusent de prendre la retraite. Lors de son adresse à la jeunesse camerounaise le 10 février 2021, Paul Biya, le président de la République du Cameroun parle de « transition générationnelle » à laquelle les jeunes camerounais devraient se préparer en intégrant diverses instances de la vie publique. Une phrase choc, qui crée des vagues au sein de sa formation politique, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Ainsi, le parti sous la manœuvre de Jean Nkuete, secrétaire général du Rdpc prépare le congrès du Rdpc. Des sources l’annoncent d’ailleurs pour cette année. Bien avant le congrès il faut connaitre le sommier du parti. C’est un fait au Cameroun, le Rdpc est à l’image de la fonction, publique avec une élite vieille. Moussa Njoya « Comme dans toutes les organisations similaires, le manque de jeunes aux postes les plus importants tient à deux choses : à la longévité des dépositaires du pouvoir et à l’absence d’alternance », analyse le politologue Moussa Njoya. Dans le fond, « Ceux que l’on trouve aujourd’hui âgés sont arrivés aux affaires lorsqu’ils étaient assez jeunes, c’est d’ailleurs le cas du président de la République lui-même. Mais une fois établis dans la haute administration, ils ont préféré sauvegarder leurs intérêts», poursuit-il. Il faut donc un rajeunissement des instances du parti. Toute chose, qui passe notamment par le remplacement des membres du bureau politique et du comité central décédés dont le siège est resté vacant. C’est dans cette lancée que depuis le 13 mars Jean Nkuete procède au nettoyage complet du parti. « Ces étapes sont la condition sine qua non de la tenue du congrès », analyse Christophe Mien Zock, le directeur des organes de presse du RDPC dans Jeune Afrique. Le Cameroun Ainsi, le Rdpc pourra-t-il réussir sa mue ? La question taraude les esprits tant cette formation semble reposer sur un terreau propice à l’immobilisme et au statu quo. La plupart n’ont pas oublié qu’après sa réélection à la magistrature suprême, en octobre 2018, Paul Biya avait déjà lancé un appel similaire à la jeunesse en affirmant avoir « compris [son] aspiration profonde à des changements ». « J’en tiendrai compte en ayant à l’esprit que le Cameroun de demain se fera avec vous », assurait-il à cette occasion. « Trois ans plus tard, la volonté affichée par le président tarde à se concrétiser et se heurte à des résistances au sein de son propre camp. Malgré son appel à veiller à ce que les jeunes soient bien représentés lors des investitures pour les élections législatives de février 2020, la carte politique du RDPC au Parlement affiche toujours une moyenne d’âge très largement supérieure à celle du pays, qui se situe autour de 19 ans« , analyse Jeune Afrique.


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