La décision, au terme de la réunion du Comité exécutif national (Nec) du Social democratic front (Sdf), est sans équivoque. Parmi les résolutions signées par le président national du Sdf, Ni John Fru Ndi, le 10 décembre 2022, on y lit que le Comité exécutif national «met tous les comités exécutifs régionaux en coordination conformément à l’article 18.8, à l’exception de la région du Sud-Ouest qui était déjà mise en coordination, et de la région Sdf-Usa qui a été récemment mise en place en août 2022.» Une mesure, explique la correspondance, qui «vise à garantir le bon déroulement du processus de renouvellement en cours.»
Dans le même esprit, la correspondance signée par le président national du Social democratic front, Ni John Fru Ndi «décide qu’à la suite de l’application de l’article 18.8 à tous les conseils exécutifs régionaux comme mentionné ci-dessus, les présidents des différentes commissions du Nec seront chargés de diriger ces régions jusqu’à la tenue des conférences électives régionales.» De même qu’il ordonne la fusion des circonscriptions électorales de Douala 3-1 et 3-2 ainsi que celles de Douala 5-1 et 5-2 du département du Wouri dans la région du Littoral.
Réplique
Dans un communiqué signé le 11 décembre 2022, le «collectif des cadres du Sdf, signataires et supporters de la déclaration de Mbouda.» monte au créneau pour exprimer leur «indignation» face « à la façon dont la réunion du Comité exécutif national (Nec) du 10/12/ 2022 a décidé de paralyser le parti dans tout le pays en dissolvant les comités exécutifs de toutes les structures du parti dans toutes les régions par une sanction commune.»
Une sanction qui selon le groupe des 27 de Mbouda, «G 27» est illégale, irresponsable et dangereuse. «Elle est motivée par l’ambition effrénée de la hiérarchie du parti de satisfaire sa soif démesurée de mettre par tous les moyens à la tête du parti M. Joshua Osih en 2023 ; ceci en violation flagrante de tous les articles des statuts du parti qui réglementent sans ambigüité la question de la succession au sein du Sdf.»
Le collectif des cadres du Sdf, signataires et supporters de la déclaration de Mbouda ne fait pas mystère de la suite a donner à cette autre affaire qui défraie la chronique au sein du Sdf. Dans le communiqué signé le 11 décembre 2022, les 27 de Mbouda appellent les militants à «résister à l’application de ce 18.8 avec toute l’énergie et la véhémence qu’il mérite»
Guerre des clans
Il faut remonter plus loin pour comprendre la guerre à laquelle se livre les présidents régionaux du Sdf, une partie du bureau exécutif ainsi que des cadres de la première heure de cette formation politique contre le chairman du Sdf, Ni Jonh Fru Ndi, et son premier vice-président, Joshua Osih.
Joint au téléphone, le premier vice-président du Social democratic front, Joshua Osih explique «La décision du Comité exécutif national est motivée par le fait que les structures sont en fin de mandat et pour aller au congrès, en 2023, il faut renouveler et réorganiser du bas (cellules) vers le haut.» La même source explique que «Au vu des blocages de tout genre orchestrés par des militants qui veulent que la réorganisation s’inverse, c’est-à-dire d’abord le congrès et ensuite aller vers le renouvellement des cellules, ce qui est anti-statutaire, le Nec a donc décidé de mettre de côté les structures régionales pour donner plein pouvoir aux équipes du Nec en charge du renouvellement puisque les différents blocages risquaient au finish de retarder le congrès.» La même source souligne que tous les responsables peuvent se présenter lors des renouvellements prévus dans le Sdf.