[Politique ]municipales 2020,le Rdpc s'adjuge 316 communes(87,77%)sur 360

Ces résultats ne sont encore que provisoires, mais pour qui connait le système électoral camerounais, leur révélation, parfois aux relents de fuites programmées, est souvent un ballon d’essai pour prévenir l’opinion publique des résultats qui lui seront imposés.Si cette tradition venait à être respectée, le Rdpc (parti du président Paul Biya au pouvoir depuis 38 ans) serait en mesure de réclamer le contrôle de 316 des 360 mairies pour lesquels les 42 formations politiques ayant pris part aux élections municipales du 9 février 2020 étaient en compétition. En attendant donc des réajustements éventuels qui seront sans impact notable sur les chiffres communiqués ci-dessous, que les chiffres en faveur du Rdpc soient revus à la hausse ou à la baisse, on peut d’ores et déjà relever que le parti le plus critiqué du Cameroun et dont le leader, Paul Biya, est selon toute vraisemblance l’homme politique le plus maudit du pays, a plutôt pris de l’embonpoint à l’occasion de ces élections, passant de 306 soit 85% de communes contrôlées à 316, soit (dix) communes supplémentaires (en valeur relative 2,77% de plus).Si l’on ajoute aux communes proprement Rdpc celles remportées ou conservées par ses alliés officiels de la soi-disant majorité présidentielle (UNDP, MDR et FSNC : 25 communes au total) le groupe qui dirige le Cameroun aurait à lui seul, en, l’état actuel, 341 communes et ne laisserait que 19 communes que se partageront ses alliés officieux et stratégique d’une certaine opposition de l’opposition chargée de marquer le MRC de Maurice Kamto à la culotte et ce qu’il reste d’une opposition camerounaise complètement débandée, qui risque d’ailleurs d’être reléguée aux arrière-plans de la scène politique camerounaise, du fait des résultats programmés par un régime qui n’a même pas été fichu de retourner l’ascenseur à des copains-coquins politiques œuvrant prétendument pour le changement mais qui lui ont fait la courte échelle en lui servant d’alibis à l’occasion du dernier double scrutin pipée, inopportune et inopérante, compte tenu de la situation socio-sécuritaire dans les régions anglophones du pays et d’une loi électorale taillée sur mesure pour faire gagner le parti au pouvoir, et transformer la victoire la plus écrasante de l’opposition en une défaite humiliante. On comprend alors qu’un observateur réagissant sur tweeter aux résultats provisoires des municipales favorables au Rdpc qu’avait évoqués quelques temps plutôt, le politologue et chercheur à l’International Crisis Group, Hans De Marie Heungoup, ait fait la remarque suivante : « Maintenir une emprise aussi serrée sur une période aussi longue est fascinant du point de vue de quelqu’un qui étudie les organisations politiques, étouffant pour ceux potentiellement porteurs du potentiel de ce pays, et une bénédiction pour ceux qui en bénéficient … »


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