Une vingtaine d’Osc refuse de participer aux pourparlers tant que c’est le gouvernement qui en fixe les règles. Seize recommandations ont été formulées par les organisations de la société civile (Ose), représentant les conditions sine qua non à leur participation au grand dialogue national prévu du 30 septembre du 04 octobre. Dans un mémorandum signé de 25 Ose et présenté à la presse hier mercredi, à Douala, des acteurs de la société civile ont martelé qu’en l’état actuel de la préparation des pourparlers dits de paix, il leur est impossible d’y prendre part eu égard à la mauvaise préparation de son organisation. « Certaines personnes ont comparé la question anglophone au problème Nazi et ont fait des parallèles graves. Et c’est eux qui sont appelés aujourd’hui pour venir trouver des solutions à un problème dont ils ont nié l’existence. Où sont ceux qui ont posé le problème sur la table et ont appelé au dialogue depuis le début de cette crise ? », s’interroge Ernest Yéné de Dynamique citoyenne. Il poursuit : « Si on nous appelle aujourd’hui, ce sera pour donner des préalables au dialogue. La durée d’un dialogue n’est pas fixée par une seule personne. Pensez-vous que trois ans de crise avec plus de 2000 morts, plus de 150 000 réfugiés et déplacés internes peuvent se résoudre en cinq jours? Les questions de l’eau et de l’électricité, de la mal gouvernance n’ont pas été résolus en 37 ans, est-ce en cinq jours que tout cela va être résolu ? ». Et pour le coordonnateur de « Un monde Avenir », Philippe Nanga, il faut un minimum d’éléments dans la démarche de l’organisation. « On n’invente pas le dialogue. Il faut la neutralité des organisateurs, le casting des personnes qui vont prendre part au dialogue. Ce sont des cadres du Rdpc, des anciens ministres et Dg qui ont échoués qui sont appelés à la table du dialogue. Ce n’est pas normal. Ce dialogue va connaître la même issue que la tripartite de 1991 », dénonce-t-il. Il poursuit en indiquant qu’il y a « nécessité absolue de faire intervenir une médiation africaine pour que la situation soit sereine dans son processus de résolution. Et c’est pour cela que nous pensons qu’il est inutile pour nous de nous joindre à ces personnes qui défilent à la Primature, parce que ce processus ne nous concerne pas du tout dans son approche actuelle ». D’après la présidente du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique Centrale (Rgedac), Maximilienne Ngo Mbe, « les organisateurs du dialogue veulent noyer le problème anglophone dans un discours général ». D’où la proposition faite de la tenue d’une session spécifique à la crise dite anglophone. Entre autres recommandations, l’inscription des points à débattre sur un site internet et solliciter le vote du peuple pour éviter les agendas cachés et faciliter le contrôle ultérieur ; la médiation complète du dialogue ; une déclinaison régionale du dialogue pour en assurer le caractère participatif et inclusif ; la mise sur pied d’une commission de suivie des résolutions avec un échéancier précis de leur mise en œuvre…
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