L'ancien maire de yokadouma à kodengui

Richard Gaston Metindi Sassabeno, ne peut pas encore justifier La réalisation et le paiement i publics. Il a été placé sous mandat de détention provisoire (MDP) le vendredi 19 mars 2021. La prison centrale de Kondengui accueille son troisième de la Région de l’Est en 5 ans. Après Joseph Camille Ngolzamba de Mbang qui y est depuis le 28 décembre 2016 (le 22 avril 2019, il a écopé de 15 ans de prisonn ndlr) et Frédéric Fouda Fouda de Mboma qui y séjourne depuis le vendredi 15 janvier 2021, voici Richard Gaston Metindi Sassabeno, l’ancien maire de la commune de Yokadouma, qui pose ses pieds dans cet universel carcéral. En attendant que l’information judiciaire ouverte contre lui s’achève, à Yokadouma, ville forestière située à 300 km de Bertoua, le chef-lieu de la Région de l’Est, on indique qu’« il est certainement là-bas pour quelques marchés publics fictifs ou mal exécutés ». Des dénonciations portées par l’un des membres de l’exécutif communal, les conseillers municipaux réunis en collectif ainsi que les agents communaux dans différentes correspondances. Des dénonciations dont s’est saisi le procureur général près le Tribunal criminel spécial (TCS). Qui, le 2 juillet 2018, écrit au chef de division des enquêtes du corps spécialisé des officiers de police judiciaire de cette juridiction. Faisant suite à cette correspondance, le 1er avril 2020, le commissaire divisionnaire Petis Oko, dresse un « procès-verbal de réquisition », dont Repères a pris connaissance, par lequel il invite Richard Gaston Metindi Sassabeno, sur qui pèsent des « suspicions de détournement de deniers publics (DDP) », à lui fournir un certain nombre d’éléments afin qu’il établisse si les faits allégués étaient avérés ou non. Il s’agit « des différents journaux d’engagements des exercices 2016 et 2017 ; des dossiers administratifs et fiscaux des sociétés Ets Yaya Bakary, Wache Jean Bosco, Abdou-raman, Zouessa Mfonga, Doudou (présentée dans plusieurs correspondances dénonciatrices comme la propriété de la sœur aînée du maire, Solange Metindi, ndlr), Tsap, Sali, La Boussole, La Colombe, TIC Décor et Njoh Bot ; le tableau récapitulatif des paiements effectifs au profit de chacune de ces entreprises de 2013 à 2019 et leurs justificatifs ; les dossiers d’attribution et de paiement au profit des Ets Doudou [relatifs aux] travaux d’entretien de la route Nabonda-Mobalo II des exercices 2016 et 2017 ». Le 9 avril 2020, le maire saisit son receveur municipal aux fins de lui fournir les éléments demandés par le TCS sur les entreprises indiquées. Richard Gaston Metindi Sassabeno reçoit une douche froide de la part de son collaborateur : « […] J’ai le respectueux honneur de vous rappeler que les documents administratifs et fiscaux des exercices 2013 à 2017 des établissements concernés sont déposés à la s chambre des comptes à Yaoundé. Nous ne pouvons donc pas vous les fournir. » Néanmoins, le receveur municipal donne une lueur d’espoir à son maire : « Nous disposons des exercices 2018 et 2019 dans nos services et seulement deux établissements ont presté : Ets Yaya Bakary et Ets Wache Jean Bosco [dont] vous trouverez les liasses de règlements en annexe ainsi que la liasse de dépenses des Ets Doudou concernant l’exécution des travaux d’entretien de la route inter D78, longue de 15 km, réglés en 2018 à la trésorerie générale de Bertoua ». Visiblement, ces quelques éléments n’ont pas suffi à convaincre le TCS. En attendant de mieux ficeler sa défense, cette instance de lutte contre le mal fait à l’orthodoxie financière a décidé de le confiner dans les locaux de la prison centrale de Kondengui à Yaoundé. Il n’a pas eu la même veine que l’un de ses prédécesseurs, Paulin Abono Moampamb. Qui, profitant de l’absence du TCS, s’était vu mis à la disposition du Tribunal de grande instance de Yokadouma (TGIY) quelques temps après son interpellation à Yaoundé le 31 mars 2008. A l’époque, la justice lui reprochait le DDP présumé de la somme de 1250 000 000 FCFA par « distraction d’un excédent budgétaire de près de 250 millions de FCFA, non-reversement de la TVA et des retenues des cotisations sociales à la CNPS, nop-budgétisation de la redevance fauniqüe de 2004, déblocage des fonds de la commune par voie d’arrêtés, non-respect des procédures de passation des marchés publics et détournement de deniers publics par l’émission de mandats en régularisation ». A Yokadouma, l’ancien secrétaire d’Etat aux Travaux publics, en charge des Routes, avait écopé de 30 ans de prison ferme. En appel, le collège des juges que présidait Boniface Lebogo n’avait retenu que « le détournement de deniers publics par l’émission de mandats en régularisation ». Il avait alors infirmé la décision du TGIY et condamné l’ancien maire de Yokadouma à 12 ans d’emprisonnement ferme’ et à verser solidairement avec ses co-accusés (son receveur municipal et son comptable-matières, ndlr) au Minatd (qui ne s’était jamais constitué partie civile dans la cause ni présenté à aucune audience, ndlr) la somme de 151 149 925 FCFA correspondant au montant supposé avoir été détourné.


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