C’est à une véritable campagne électorale que se livrent à distance les deux têtes des listes aux Législatives 2020 à Ngaoundéré. Une tournée de la ville, Ali Bachir, tête de liste du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) a pendant 4 jours, parcouru les quartiers et les sous-quartiers des trois communes de la ville pour une opération que son équipe a dénommée comme étant une « tournée de pré-campagne afin de sensibiliser les populations ».Même son de cloche du côté de l’UNDP où Abba Alim s’est lancée dans une opération séduction. La figure de proue du parti de Bello Bouba Maïgari pour les Législatives prochaines dans la Vina a effectué une prise de contact avec les populations au même moment. Depuis le dépôt des candidatures, les deux camps se répandent dans les réseaux sociaux avec leurs cortèges de violences verbales qui empoisonnent leurs rapports. Dans une ville où le téléphone arabe règne en maître, les plates formes des médias sociaux ont le vent en poupe avec en toile de fond diverses dérives. La bataille pour les Législatives et Municipales Les messages et les discours des différents états-majors inondent les groupes WhatsApp et Facebook. Dans les rues et les carrefours stratégiques, des effigies et autres étendards aux couleurs de ces parties polluent déjà l’espace public. Plus inquiétant encore, des marches motorisées sont observées. Que disent-ils aux populations qu’ils croisent dans leurs périples ? Dans ce domaine, la Palme d’Or revient au Député sortant qui a boudé la session extraordinaire, sans doute plus inquiet pour son sort que la loi sur « l’autochtonie ». Goutez quelques propos inflammatoires d’Ali Bachir, qui penne à brandir un bilan cohérent de son mandat. Il faut que les gens sachent que ce sont les communes qui doivent construire les routes. J’ai entendu certains Maires dire que ce n’est pas de leur ressort. C’est absolument faux. il nous faut un maire appartenant au RDPC, le parti au pouvoir qui a la main mise sur le budget qui alloue les financements aux communes. Prenez les villes comme Ngan-Ha, Ngaoundéré 3ème, Mbé, elles bénéficient de beaucoup de projet routier puisque dirigé par le RDPC, dixit le député Ali Bachir. Prenant ses affirmations pour de la réalité, ce farouche politicien qui a fait fortune dans l’extraction des minerais d’or va plus loin en jouant la carte du poids de l’exécutif.Vous savez que Paul Biya est le président du Cameroun pour les 6 prochaines années. Et comme toute la richesse du pays est entre les mains du pouvoir exécutif, si on choisit l’opposition, cela signifie qu’on est sorti du RDPC, le parti de Paul Biya qui détient tout. Donc on ne recevra pas le financement pour nos projets et je ne pense pas que ça nous servirait à quelque chose. C’est pour cela qu’il faut qu’on soit dans le RDPC, pour donner le pouvoir aux mairies. Si on n’est pas dans le RDPC on n’aura rien, a-t-il déclaré. La réhabilitation de l’axe Avenue Cathédrale-Collège de Mazenod-Bois Mardock pour un montant de 1,6 Milliard FCFA inscrit dans le cadre du plan d’urgence des routes urbaines sur l’étendue du territoire national a vite rejoint la triste liste des chantiers abandonnés, des travaux lancés en grande pompe en juillet 2018 dont l’entreprise HAB (Hamadou Ali Bachir) était en charge de la construction. L’abandon de cette route, le Député le met sur le dos du gouvernement qui selon ses propos n’a pas respecté sa part de marché. Il faut que vous sachiez que, c’est après une intense négociation que l’Etat a accepté la réhabilitation de cet axe. Alors, ils nous ont dit, commencez les travaux et le financement viendra après. C’est ainsi qu’on a lancé les travaux. Et comme le financement ne suivait pas nous avons été obligés d’arrêter le chantier. Nous avons entrepris de réhabiliter cette route, parce qu’on voulait faire quelque chose, malheureusement, l’argent n’est pas disponible, nous allons donc attendre l’année prochaine. A l’origine le travail de la mairie c’est construire les routes, a-t-il tenter de se défendre comme à son habitude avec des explications justificatrices. Celui qui raffole les suites et bureaux confortables de la capitale et des quartiers huppés de Douala, peu enclin à séjourner dans la ville a étonnement élit domicile dans son Ngaoundéré « bien aimé ». Et pour cause, le camp d’en face représente une menace sérieuse. Apres avoir fait tabac au quartier Haussa, fief d’Ali Bachir, ce sont les multiples chansons faisant les louanges d’Abba Alim qui hantent son entourage. Haranguant la foule, drainant du beau monde sur chacun de ses meetings et surtout adoptés par les forums des réseaux sociaux, l’aspirant député à l’Assemblée nationale fascine autant qu’il dérange.
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