Un bateau battant pavillon camerounais a été arrêté depuis le 17 octobre 2020 avec tous les membres de l’équipage par la marine marchande de la Guinée-équatoriale. Dona Simoa, complètement dépouillé par les militaires, reste toujours gardé par les autorités guinéennes qui multiplient plutôt les subterfuges pour torpiller l’entreprise camerounaise spécialisée dans le transport maritime. L’affaire qui continue de faire grand bruit dans le secteur maritime est le récit vivant des pratiques courantes dans ‘ les eaux frontalières entre le Cameroun et son voisin, la Guinée-équatoriale. Dans nos investigations, il ressort qu’il s’agit de l’entreprise camerounaise General Marine services consulting qui exerce dans l’activité du transport maritime, spécialement dans le cabotage national et international. Propriétaire et amateur d’un bateau appelé Dona Simoa qui est détenu à Malabo illégalement depuis le 17 octobre 2020. Cela fait presque 4 mois. «Le bateau part du Cameroun, du port de Tiko le 16 octobre 2020 dans la nuit. A destination du port de Koko au Nigéria. Lorsqu’il passe dans les eaux territoriales de la , Guinée-équatoriale qui se trouve être notre principale route. Ce jour-ià, il se passe qu’il y a un acte de piraterie qui s’est produit la veille et qu’un marin philippin a été enlevé dans un bateau américain qui consommait le gaz dans le champ de pétrole par où nous passons régulièrement. Notre bateau qui passait donc par là en pleine journée est interpellé par l’armée marine de la Guinée équatoriale. Jusque -là il n y a pas de problème parce que c’est ce qu’on appelle arraisonnement. Les militaires rentrent à bord du bateau, le fouillent de fond en fond, constatent qu’il n’y a pas le marin qu’ils recherchent, ne trouvent pas d’armes à bord, ne trouvent aucune trace de piraterie. Au lieu de libérer le bateau et le laisser poursuivre son voyage vers le Nigeria», nous raconte une source proche de cette affaire. Un récit confirmé par Junior Mandeng qui nous fait aussi comprendre que : «Les militaires ont ramené plutôt le bateau à quai sur instruction de la haute hiérarchie, selon des sources à Malabo, ils l’ont gardé avec six membres d’équipage, tous camerounais, deux passagers, un cadre de la Sgbc et un citoyen camerounais qui vit au Bénin et dont la mère vient de décéder des. suites d’un Ave après l’arrestation du Bateau. Toutes les personnes ont été incarcérées. Ils ont laissé à bord deux membres d’équipage sous haute surveillance. Ensuite, les militaires commis pour surveiller le bateau, ont procédé au pillage systématique. Ils sont pris tous les équipements de communication, les équipements de navigation, des pièces personnels des passagers, de la ration du bateau. Ils ont vidé tous les congélateurs», raconte le PDG de Gmsc qui nous confirme que les responsables du bateau n’ont ni été informés, ni saisis comme l’exigent les règles de la navigation maritime. «Nous avons été informés de manière officieuse par un autre opérateur dans l’activité maritime qui est ivoirien et qui connaît notre bateau et avec qui nous avons de très bons rapports de collaboration. Nous avons donc commencé immédiatement les démarches en essayant de se renseigner d’abord pour en savoir où se trouve le bateau. Nous avons fait toutes les démarches auprès des autorités camerounaises en saisissant le Mindef, le Mintransports, le Minrex », nous révèle-t-il. L’affaire n’a pas beaucoup bougé. Aucune information ne filtre auprès des autorités camerounaises alors même que nous avons été informés qu’une requête a été introduite à la présidence de la République du Cameroun et le SGPR a écrit au Mindef et au Minrex. Les responsables de l’entreprise confirment cette information: «on nous a appelés et nous y sommes allés sans suite véritablement. On cherche à comprendre pourquoi le bateau a été arrêté et immobilisé. Aucune réponse de la part des responsables Equato-guinéens qui n’ont de compte à rendre à personne, ni aux autorités camerounaises. C’est le 11 janvier qu’ils écrivent en espagnol pour nous dire que l’affaire est transmise à l’autorité compétente», nous raconte-t-on Le jeu de défiance de la Guinée-équatoriale Dans un cynisme sans pareil, le Ministre des relations extérieures de Guinée Equatoriale dit avoir reçu une correspondance des autorités camerounaises leur demandant de libérer le bateau et toutes les personnes détenues. Il dit avoir transmis le courrier à l’autorité compétente. Pour les experts, «la Guinée équatoriale veut montrer au Cameroun et au reste du monde qu’elle s’en fout des principes de diplomatie et des règles de la navigation maritime. Et il faut que le Cameroun applique le principe de réciprocité. Il faut saisir tous les bateaux, battant pavillon Guinée-équatoriale sur les eaux camerounaises ou bien qu’on aille arrêter tous les équato-guinéens en activité au Cameroun qu’on les mette en prison. C’est dommage pour un pays qui se croit tout permis. Un pays qui oublie même les principes de libre circulation en zone Cemac. La diplomatie camerounaise doit cesser de faire du cadeau à la guinée-équatoriale avec ses dirigeants qui se comportent comme des voyous. Comment accepter une telle humiliation avec des personnes arrêtées comme des bandits, jetés en prison sans vêtements, ni nourriture, et qui commencent à faire des maladies. Il faut les nourrir en clandestinité comme des animaux», laisse entendre Paul Mboa, homme d’affaires camerounais établi au Bénin. De lui encore on apprend qu’en réalité quand un bateau commercial sort d’un pays, il y a ce qu’on appelle le manifeste qui est le papier officiel qui vous indique que le bateau est parti d’un port X pour un port Y. Si on approche les responsables, on va découvrir que le bateau Dona Simoa s’est conformé à toutes ses exigences-là. Il y a tous les papiers et la liste des passagers avant de se lancer dans son activité. Le mépris du droit maritime Pour les professionnels de droit maritime, « l’arrestation de ce bateau n’a aucun fondement juridique parce que le contexte est assez accablant. Un bateau qui est en pleine navigation, dans les canons du droit, doit être arraisonné et après vérification et contrôle, lorsque tout est réuni, le bateau doit tout simplement poursuivre son chemin. Les eaux internationales ont des limites. La convention internationale sur les voies maritimes du 10 décembre 1952 a tout prévu», explique un expert sous anonymat. Pour Benjamin Bola, «nous naviguons sur les eaux internationales. Le Cameroun et la Guinée-équatoriale ont des frontières contiguës. Ce qui voudrait dire qu’un bateau camerounais pourrait se trouver dans les eaux équato-guinéennes et vice versa. Et même là, la loi a tranché par le principe du passage inoffensif du droit de la mer qui signifie qu’un bateau qui bat pavillon d’un autre Etat, peut se retrouver soit en situation de détresse ou dans des cas imprévus. Il a ce droit de passer de façon inoffensive, du moment où il ne porte atteinte à la sécurité intérieure de cet Etat», nous explique-t-il clairement. Pour ce qui est de la situation actuelle, les autorités guinéennes ne disent pas jusqu’à ce jour, les raisons pour lesquelles le bateau battant pavillon camerounais est détenu. Dans les couloirs de la présidence équato-guinéenne, on parle de la «violation » des eaux intérieures de la guinée équatoriale. «Un bon prétexte trouvé par les autorités de ce pays qui veulent montrer leur suprématie sur le Cameroun carrément. Il faut appliquer la réciprocité. Il faut que les autorités camerounaises soient plus fermes. C’est trop comme ça. La Guinée-équatoriale avec une condescendance, a refusé d’appliquer le strict minimum du droit maritime. Il ne s’agit que de cela. On arrête les gens en mer, sans en informer les autorités consulaires et les jette en prison », la colère est donc perceptible. Non-respect des conventions Il y a la convention de la Cemac sur la marine marchande de 1992, qui a été ratifiée par la Guinée-équatoriale qui est un Etat membre de cette convention qui entre en droite ligne avec celle de 1952 sur le droit de la mer qui privilégie le passage inoffensif. Or’que ce soit l’une ou l’autre, les responsables de la Guinée équatoriale appliquent plutôt leur part de droit. Donc à l’heure, aucun bateau n’a le droit de passer par la guinée. Cela devient très difficile de parler avec un pays qui ne respecte aucune convention internationale. Et des pertes alors Difficile pour l’instant de les évaluer. Nous sommes d’abord dans la démarche de voir notre bateau libéré, après on va se penser sur ce volet. Nous irons sur le plan international avec ce pays qui n’a aucune notion de respect sur les autres. Au moment de mettre sous presse, un groupe de jeunes camerounais annoncent une vaste manifestation contre les intérêts de la Guinée-équatoriale au Cameroun si rien n’est fait pour libérer le bateau est les citoyens camerounais détenus illégalement dans le cadre de cette affaire. La liste des détenus 01-Metou’ou Francis, Capitaine du Bateau 02-Nankeng Etienne Simplice, Mécanicien en çhef 03-Mbem Hob Junior, Officier en chef 04-Nkeng Joseph, Matelot 05-Jiogho Njiokeng Fabrice, Matelot 06-Bonolock Ba Nkot Jean M 07-Yenda Patll
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