Crime économique : la conac dénonce les complicités du régime

Dieudonné Massi Gams, le président de la Commission nationale anti corruption parle des rapports accablants qui sont devenus comme supports permettant de nommer encore à des postes plus importants des présumés détourneurs de la fortune publique. Devant la Représentation nationale la semaine dernière, le président de la Conac a émis des vœux au sujet de l’application de l’article 66 de la constitution de 1996. En date du 9 mars 2021, quelques jours avant l’ouverture de la première session parlementaire de l’année, votre journal questionnait le « silence assourdissant » autour de l’article 66 de la Constitution dont le décret d’application est attendu depuis prêt de 25 ans. Forte heureusement, ce questionnement est revenu le 8 avril dernier au cours de la plénière spéciale de – présentation des avancées de la lutte contre la corruption au Cameroun et des attentes de la Conac. Parmi les attentes de cet organisme public qui a vu le jour en 2006, il y a l’application de l’article 66 de la constitution de 1996 à travers une loi qui définit les infractions et les sanctions en cas d’enrichissement illicite, soutenant de fait la ratification de la Convention des Nations -unies sur la prévention et la lutte contre la corruption et de l’Union Africaine. Mais notre attention a été plus portée par une dénonciation du président de la Conac avant ses attentes. Dieudonné Massi Gams a relevé qu’ : « on s’est retrouvé que nos rapports sont devenus comme des supports qui permettent qu’on promeuve tel ou tel ». il répondait alors à l’honorable Cabrai Libii qui s’indignait du fait que des responsables ont été nommés à des postes encore plus prestigieux alors que tout était établi qu’ils traînaient derrière eux des malversations financières ou des détournements de fonds. En effet, le tableau noir de la corruption a été présenté aux députés. Aucun secteur de la vie de la nation n’est épargné. Les diplômes qui seraient devenus des papiers à toilette parce que le mérite a été étranglé. Les palais de justice sont assimilés à des salles de lamentations humoristiques. Le président de la Conac a relevé pour le déplorer que certaines personnes nanties sur le plan matériel se retrouvent à entretenir la corruption. « L’argent semble ouvrir toutes les portes au lieu du mérite. » se désole Dieudonné Massi Gams. Face à cette triste réalité, le président de la Conac estime que le plus grand travail c’est l’éducation à l’intégrité. Et dans le combat que mène cet organisme -public aujourd’hui, des résultats sont quantifiables. Le nombre de dénonciations reçues à la Conac est passé de 482 en 2010 à 23 048 en 2018. De 2013 à 2017, les investigations ont permis de recouvrer, soit d’éviter la distraction des caisses de l’Etat la somme de 1 652 milliards 582 millions 114 mille 037 Fcfa. Des chiffres qui montrent tout de même des avancées sur le champ de la lutte contre la corruption.


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