Bataille pour le contrôle de la chefferie balengou

Les notables de la cour royale ont adressé une requête au Minat, dans laquelle ils démontent les allégations historico-coutumières avancées par le Chef Bangangté. Ce dernier persiste à laver l’« humiliation » qu’il dit avoir subie. A Balengou, les villageois ne désespèrent pas de voir triompher leur nouveau chef du La’akam, le 19 février prochain. Ça fera exactement neuf semaines, selon le calendrier traditionnel bamiléké qu’Elvis Nguemeni Hapi, fils de Marcellin Hapi Tchienkoua, a été introduit au La’akam, case d’initiation, pour y être formé, en qualité de 11ème roi de la dynastie Balengou, un peuple du Ndé, qui revendique ses origines chez les Baleng de la Mifi. Vendredi dernier, dans un message qui s’est retrouvé sur les réseaux sociaux avant même que son destinataire ne le reçoive, Paul Atanga Nji ordonnait au préfet de céans de « vouloir bien reprendre les consultations, en vue de la désignation dudit chef traditionnel, dans le strict respect de la réglementation en vigueur, le respect des us et coutumes de ladite localité », en raison des multiples contestations enregistrées au sujet de la désignation du chef traditionnel de deuxième degré de Balengou. En attendant de connaître l’identité des contestataires et les motifs de leur colère, onze notables incontestés de Balengou se sont réunis ce jour-là, pour écrire au Minat. Ils ont aussi été reçus par ce dernier lundi dernier. Pour eux, « la désignation du nouveau monarque a respecté tous les canons traditionnels. Tout le rituel a été respecté ». Là où on accuse le préfet Ernest Ewango Budu de trafic, ces derniers le félicitent pour « son encadrement très professionnel » des cérémonies. « Le défunt a laissé un testament depuis 10 ans de maladie et (l’) a déposé auprès du chef supérieur Batcha qui a dévoilé ce testament manuscrit devant tout le collège des notables », en présence des chefs Baleng (grand-père historique), Bakong (responsable de l’initiation) et Badoumga (président du conseil des chefs du Ndé), écrivent-ils. Le lendemain, Paul Atanga Nji a également reçu une délégation de quatre chefs traditionnels du Ndé. Sur la photo prise sous la photo du Chef de l’Etat avec ce membre du gouvernement, l’on reconnaît aisément le Chef supérieur Bangangté, Nji Monluh Seidou Pokam, ses homologues de Bazou, Batchingou, Bamena, Bahouoc et surtout Mme Célestine Ketcha Courtes, le Ministre de l’Habitat et du Développement urbain, partie les accompagner. « Je reconnais n’être pas qualifié pour juger de la légitimité du chef d’un village, surtout lorsqu’aucun testament ne m’a été donné et que c’est la rupture du pacte sacré séculaire qui justifie l’acte de bannissement et rien d’autre », reconnaît le chef Bangangté dans une communication royale rendue publique le lendemain. « J’ai donné ma garantie au Minat de ce qu’il n’y aura ni provocation ni acte belliqueux entre les Bangangté et les Balengou en le priant de demander aux entrepreneurs de la division parmi lesquels son ancien collègue Mbwentchou Jean Claude, d’arrêter les manœuvres de déstabilisation du Ndé, fidèle et loyal au Chef de l’Etat ».


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