Atanga nji fait interdire le conseil d'administration du gicam

A travers une décision signée ce 30 mai 2023, Oumarou Michel, le sous-préfet de l’arrondissement de Douala 1er, annonce qu’en raison des «?nécessités de préservation de l’ordre public?», «?est interdite (…) la réunion publique projetée ce mardi 30 mai 2023 au siège du Gicam (Groupement inter-patronal du Cameroun) à Bonanjo?», dans la capitale économique camerounaise. Le sous-préfet, qui dit agir «?en exécution des instructions téléphoniques de monsieur le ministre de l’Administration territoriale (Paul Atanga Nji, NDLR)?», invoque comme motif d’interdiction «?le défaut de déclaration?». De sources locales, un cordon de sécurité des forces de maintien de l’ordre est actuellement déployé aux entrées de l’immeuble du Gicam à Douala.

En fait de «?réunion publique?», il s’agit d’une session du Conseil d’administration de la principale organisation patronale du Cameroun, évènement qui, à priori, est loin d’être une manifestation publique assujettie à l’obligation de déclaration préalable. C’est qu’au cours de cette rencontre, les administrateurs devaient une nouvelle fois statuer sur la validation ou non du traité de fusion entre le Gicam et Ecam (Entreprise du Cameron), signé le 5 avril 2023, et qui a provoqué d’importantes dissensions au sein des organes dirigeants du Gicam. Pour preuve, la session précédente du Conseil d’administration de cette organisation patronale, convoquée le 5 mai 2023, s’était achevée dans la cacophonie, suite à l’opposition de certains membres au traité de fusion.

En effet, le Gicam est en crise depuis le 5 avril 2023. Ce jour-là, Célestin Tawamba, le président du Gicam, et Protais Ayangma, le président d’Ecam, ont signé un traité de fusion devant conduire à la dissolution des deux entités et la création d’une nouvelle organisation patronale à compter du 1er janvier 2024. Cependant, si l’idée de la fusion est unanimement acceptée par tous les membres du Gicam qui ont pris la parole jusqu’ici sur le sujet, le mode de fusion préférée par les protagonistes, lui, est décrié par une frange des patrons.

Les contestataires dénoncent notamment la préférence pour une fusion-création, en lieu et place de de la fusion-absorption, qui pourrait déboucher sur un nouveau mandat de Célestin Tawamba à la tête du patronat camerounais. Alors que, selon les textes actuels du Gicam, son 2e mandat, qui s’achève en décembre 2023, devrait être le dernier.

Les tenants de cette thèse rappellent que lors de son investiture comme président du Gicam, le 29 juin 2017, le PDG de la Holding Cadyst Consumer Group (HCCG) s’était engagé à ne ménager aucun effort pour «?réunir et fédérer tous les patrons au sein de la maison commune qu’est le Gicam…?» Or, la préférence pour la fusion-création au lieu de la fusion-absorption consacre la dissolution du Gicam et la création d’une nouvelle entité. Ce qui remettrait les compteurs à zéro, permettant ainsi à M. Tawamba de se représenter pour nouveau bail à la tête du patronat.


 


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