Patrice Nganang :" Maurice Kamto apprendra sans doute beaucoup de chose en prison "
L’intégralité de la sortie de Patrice Nganang: CE QUE NOTRE PEUPLE DOIT FAIRE La première chose que Paul Biya aura enseigne aux Camerounais, c’est que la prison ce n’est rien du tout. J’ai été en prison, j’y ai passe vingt et un jours, et l’Etat camerounais, avec tous ses juges, et procureurs et commissaires, et autres s’est lève devant moi et devant témoins, et a abandonne toutes les charges farfelues que les Bulu avaient portées contre moi. Certes ils sont apparus a la prison quelques minutes après, les Bulu, en courant, et m’ont expulse sur des charges nouvelles, avec convoi présidentiel, en confisquant mon passeport, mais j’en ai appris beaucoup. Maurice Kamto apprendra sans doute beaucoup de chose aussi. Il n’y a rien de mal a ce qu’un médecin tombe malade lui aussi: il vit le quotidien de ses patients. Il n’y a aussi rien de mal qu’un avocat international, le meilleur de notre pays, soit incarcère- il vit ce qui est la réalité de la république carcérale que le Cameroun est devenu. Mandela y est passe. Comme Mandela donc, il devient entièrement et totalement Un avec la cause de la libération. Car d’emblée il devient prisonnier numéro un, mieux même que Ayuk Tabe qu’il retrouve a Kondengui. C’est que ceux qui vont l’accueillir, ce sont avant tout les Anglophones – les Ambazoniens. Ils vont sans doute lui donner le traitement qu’ils m’ont donne, c’est-a-dire la formation politique dont toute opposition a Biya a besoin, elle qui date de 1993. Ils vont faire de lui le porte-étendard de l’alliance Amba-Franco que je présente depuis bien longtemps, et dont j’ai plante les racines jadis, a Buea, le 2 décembre 2017, après avoir fait le tour de la zone anglophone – avant la déclaration de guerre et le génocide. A l’heure du génocide, l’homme de bien doit être en prison, ou alors sur le champ de bataille. A l’heure de la guerre civile, l’homme de bien doit être en prison. Et Maurice Kamto est un homme de bien. Il occupe donc la position du bien, du juste, du beau, du grand, de l’Historique, qui seul vont renverser le régime du ratatine, le régime génocidaire qui nous a pris en otage: qui brule des hôpitaux avec des malades dedans, comme ce fut le cas le 10 février. Il n’y a pas de situation plus grande que celle-là, car elle clarifie l’enjeu de la bataille, elle fait corps avec ce qui est notre condition actuelle. Avant d’aller en prison, Maurice Kamto était propre, juriste, et concrètement, triait parmi les Anglophones, évitant les ‘mauvais grains.’ Il préférait Agbor Balla a Ayuk Tabe, il préférait la fondation Ayah aux Amba boys. Il n’était pas révolutionnaire: il préférait le changement dans la paix et par les élections. La prison fera de lui la personnification de ce dont notre pays a besoin pour rompre avec le régime du faux: avec le régime qui invente des faux maquisards, des faux Amba boys, des faux PVs, des faux observateurs de Transparency international, des faux intellectuels, des faux opposants, et bientôt un faux leader de l’opposition pour le remplacer. Tout se joue devant nous, et comme peut-être une ou deux personnes peuvent se rappeler, la première salve contre régime du faux avait été donnée en 2014, avec ma querelle avec Owona Nguini sur l’evaporisation de Lapiro de Mbanga. Je le redis, devant le régime du faux qui est devenu génocidaire, il n’y a qu’une seule place pour la vérité, et c’est la prison. Maurice Kamto est en prison, et c’est la ou il devait être, car il est la personnification de ce qui va nous libérer. Il est en fait celui qui brille de notre futur. Mais réaliser le futur n’est possible que si on est organise. Je dirai ici que la chaine d’événements qui a lieu a voulu que je sois libéré le 27 décembre 2017, et que me soit donne la protection de la nationalité américaine. C’est une chose qui soudain acquiert une signification historique, car les choses soudain deviennent claire: je peux agir. L’Histoire devient rectiligne: je peux agir avec mon peuple, oui. En un an, en des journées de labeur extraordinaire, je me retrouve avec entre mes mains, l’infrastructure du Chassement sur le terrain, l’infrastructure de la Campagne pour la libération de Maurice Kamto, jsk, et bien sur, la plus grande tontine de la diaspora camerounaise, la tontine GCTV. Tout cela a eu lieu devant nous tous, et les résultats de cette organisation, de cette triple organisation ne peuvent pas être lus, sans le sous-bassement de l’Alliance Amba-Franco qui m’a mis en branle pendant une année, a travers la terre – Europe, Afrique, USA – dans tous les réseaux des Anglophones. C’est comme si toutes les etoiles venaient soudain dans une symphonie pour lui donner une direction qui, elle aussi, est évidemment signifiée: Ongola. La Surface de réparation. Le nadir, le lieu pour lequel pendant des annees, depuis 2015, j’ai, nous avons travaille avec Génération Change. Et tous les partis politiques de ce pays, y compris le RDPC, se sont mis a l’ecole de nos actions sociales, du wataroute. Maurice Kamto est en prison, mais curieusement le monde est plus organise qu’avant son arrestation, plus focalise sur ce qui est la bataille de notre liberation, de la liberation de notre peuple. Jamais mon peuple n’a été aussi prêt, jamais. Nous avons pris le pouvoir! Défendons-le !