Où sont passés les milliards mobilisés par Paul Motaze. Par ESSINGAN

Louis Paul Motaze le ministre des Finances a réuni, le 13 mai à Yaoundé, des banques et établissements de microfinance et assurances pour présenter une série d’émissions d’obligations du trésor au second semestre 2019. L’objectif est de lever en tout un montant de 150 milliards de FCFA réparti sur trois opérations de levée de fonds par émission d’Obligations du Trésor Assimilables (OTA), d’une enveloppe de cinquante milliards de FCFA chacune, et de maturités respectives de 3 ans, 4 ans et 5 ans. Pour convaincre les financiers d’accompagner ces opérations d’OTA qui débutent ce 14 mai, le ministre Motaze a alors indiquer la cagnotte servira au financement de divers projets d’investissements. Il s’agit notamment du projet d’électrification de 185 localités à partir des centrales photovoltaïques qui va engloutir 4,7 milliards, divers projets de la CAN absorberont une enveloppe de 20 milliards de FCFA. Les projets de barrage (Bini à Warack et Lom Pangar), d’approvisionnement en eau potable, les autoroutes, le Plan d’urgence triennal, etc. sont également concernés par les 150 milliards à mobiliser dans le cadre des obligations du trésor. Seulement, après cette présentation de projets, force est de se poser la question de savoir sur la sincérité de l’utilisation annoncée de l’argent mobilisé auprès des investisseurs. Et pour cause, ce n’est pas la première fois que le Minfi aguiche les investisseurs avec des projets à financer mais au final, cet argent est utilisé à d’autres fins. Certains se souviennent certainement encore de l’emprunt obligataire de 2010. Pour la première fois, le Cameroun utilisait cet instrument d'endettement à moyen et long termes qui visait à mobiliser l'épargne nationale et sous régionale en vue du financement des projets structurants inscrits au budget de l'Etat au titre de la Loi de Finances 2010. Il était baptisé "ECMR 5,60% net 2010-2015". La quote-part du Cameroun était évaluée à un peu plus de 200 milliards de FCFA. L’argent était destiné pour des infrastructures en eau et énergie (voies d'accès au barrage de Memve'ele 12 milliards, barrage de Lom Pangar 72 milliards dont 40 destiné au réalignement du pipeline Tchad- Cameroun, centrale à gaz de Kribi 07 milliards, adduction d'eau de Douala 09 milliards); des infrastructures portuaires (port en eau profonde de Kribi 21 milliards); des projets miniers (Projets cobalt et nickel de Lomié 30 milliards); des infrastructures routières et ouvrages d'art (Route Ayos Bonis 10 milliards, Ring Road 12 milliards, deuxième pont sur le Wouri 11 milliards, acquisition de matériel de génie civil 02 milliards); des projets de télécommunication (construction de 3200 km de fibre optique 05 milliards); des grands projets agricoles (amélioration de la production du riz et du maïs à travers la motorisation agricole 02 milliards de FCFA, filières de production 10 milliards de FCFA). Seulement en 2011, le gouver nement camerounais va apprendre à l’opinion qu’il a prélevé au terme de l’opération, un montant de 30 milliards de FCFA pour injecter dans le capital de la compagnie aérienne nationale Camair-Co. Ce qui n’était pas prévu. A aucun moment, la CMF n’a rappelé le gouvernement à l’ordre. Du moins pas officiellement. En novembre 2018, Louis Paul Motaze a également détourné l’usage de l’emprunt obligataire de 200 milliards mobilisés. Une bonne partie de cet argent devait être affectée aux chantiers de la CAN. Mais les fonds ont été utilisés à d’autres fins. De quoi inquiéter les investisseurs. #237story #


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