[NOSO]un médecin propose à Paul Biya une recette intéressante pour mettre fin au conflit

En proposant une coexistence des systèmes étatiques et traditionnels, le Dr. Guillaume Yannick Oyono lors de la soutenance de sa thèse le 12 janvier sur l’histoire du droit comme discipline qui peut permettre de résoudre ce conflit et d’en avertir les autres. Le Cameroun est actuellement au centre de plusieurs crises. Mais des crises qui auraient pu être évitées si l’histoire du pays et surtout l’histoire du droit avaient été correctement appliquées. De plus, cela a fait l’objet des travaux de recherche du Dr. Guillaume Yannick Oyono. Les résultats dudit travail ont été présentés le 12 janvier 2022 lors de sa soutenance par visioconférence à l’Agence universitaire de la francophonie associée à l’Université d’Aix-Marseille en France, où les membres du jury, outre le co-directeur, Pr Blaise Ngando et le candidat lui-même. Avec pour thème « Le pluralisme juridique au Cameroun de l’administration franco-britannique sous le régime colonial au mouvement constitutionnel du 18 janvier 1996 dans l’Etat indépendant : essai sur la coexistence juridique en Afrique noire », le Dr Guillaume Yannick Oyono tente à partir de l’histoire de la terre, éléments qui peuvent permettre de pacifier les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest tout en évitant d’éventuels conflits de même nature. Pour ce faire, il faut qu’il y ait coexistence entre les systèmes juridiques. « Il y a une première coexistence entre les systèmes étatiques qui a été instaurée par les gouvernements français et anglais après l’expulsion des Allemands et cet héritage que nous avons reçu faisait partie de notre planification et il s’agit d’aujourd’hui que nous fassions un travail utile » il indiqué. Et d’ajouter, « il y a une deuxième coexistence, à savoir celle entre les systèmes étatiques et les systèmes traditionnels. Toutes ces cultures juridiques peuvent mieux exister au Cameroun à condition qu’elles soient mieux encadrées, c’est-à-dire qu’on revoie les modes d’organisation. Pour lui, si ces modes d’organisation avaient été correctement exécutés, la crise anglophone n’aurait jamais existé. «C’est déjà le cas avec les systèmes étatiques coexistants où nous avons depuis longtemps un problème de langue apparemment banal. Car les avocats qui ne sont pas dans la loi Ohada qui n’est pas traduite en anglais ne peuvent pas l’exploiter car les mots de la loi ont un sens ; ce qui peut être dit en français ne peut pas nécessairement être dit de la même manière en anglais avec un sens profond. Cela a donc créé une crise existante; il a été ignoré et a causé des dommages. Aujourd’hui, cela crée une insécurité dans le pays qu’il est difficile d’arrêter », dit-il. Et de continuer à « cacher cette crise, d’autres. S’il est fait c’est parce que d’autres crises peuvent être créées à partir du problème de la gestion de la coexistence dans notre système palabres judiciaires Pour éviter cela, il fait des propositions à l’attention du gouvernement. « Il faut aujourd’hui faire un choix entre les juridictions modernes et les juridictions traditionnelles. On peut supprimer le système traditionnel, comme certains pays l’ont fait, comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Mali, le Burundi, etc. Mais d’autres, comme le Cameroun, ont décidé de le conserver. Mais si on doit le maintenir, il faut le faire sérieusement, c’est-à-dire qu’on a un ordre traditionnel qui reflète nos valeurs et qui nous parle », a-t-il expliqué. A ce sujet, il propose par exemple de « changer l’appellation des juridictions traditionnelles à la limite de passer des juridictions actuelles (tribunaux de droit commun, juridictions du premier degré) à des « palabres judiciaires » car cela parlerait à un citoyen, à la grand-père du village ou à quelqu’un qui habite la ville et qui veut voir la coutume appliquée, il faut évoluer vers une magistrature vraiment traditionnelle, si on veut que les magistrats rendent la justice, il faut qu’ils sachent qu’ils s’appliquent ; on peut aussi aller vers la codification des habitudes qui pourrait permettre de les rapprocher, ça aurait le mérite de faire savoir à ceux qui jugent, au moins, quand il y a des cas, de savoir de quoi ils peuvent les tirer ». Pour ce travail habilement exécuté, qui a également valu au candidat la mention et les félicitations du jury, le professeur Blaise Ngando estime qu’il s’agit d’un « travail fondamental » qui contribue à « l’apaisement de la ville ». « Ce mémoire permet aussi de corriger et de proposer, pour que l’on anticipe une coexistence qui permette clairement au-delà des replis identitaires et de tout ce que l’on vit, que l’on puisse apaiser la cité par anticipation », a souligné le maître de conférences universitaire en histoire du droit. .


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