[NOSO]les tueries continuent,les traumatismes s'aggravent

L’Académie Camerounaise des Formations (ACF) est une Organisation de la Société Civile camerounaise, qui depuis 2019 a donné à près de 750 enfants les moyens de retrouver le chemin de l’école, et surtout, d’y réussir, à travers un soutien scolaire et psychosocial ; de même l’ACF a appuyé l’intégration socio-économique de près de 800 personnes vulnérables, notamment des femmes et des filles, à travers le counseling, l’accompagnement psychosocial, les formations et le financement pour les activités génératrices de revenus.Ses bureaux accueillent chaque jour des personnes vulnérables, généralement des déplacés internes de la crise anglophone, dont les récits interpellent toujours davantage notre mission de contribuer à l’amélioration de l’offre d’éducation et de formations continues aussi bien pour les jeunes que pour les adultes, dans la double perspective de l’éducation au développement durable et à la citoyenneté, ainsi qu’à la diversité et à l’interculturalité. C’était le cas ce Mardi, 24 mai 2022 : un jour quasi semblable à bien d’autres au siège de l’ACF à Bafoussam, région de l’Ouest. Accueils chaleureux, écoutes compatissantes, conseils réconfortants aux personnes qui y arrivent. Quelques cas s’apparentant à la quadrature du cercle, comme d’habitude. Mais surtout, trois récits, qui ont quelque chose de troublant pour nous parce qu’ils participent du défi radical à notre capacité et notre ambition à aider les déplacés internes anglophones, à se refaire une vie digne à Bafoussam. La mère enceinte abandonnée par son époux C’est d’abord une jeune dame qui est reçue par une de nos conseillères. Martha F., 23 ans, mère de deux enfants (2 et 5 ans) avec un homme qui a disparu depuis trois mois, dit n’avoir rien mangé depuis plusieurs jours. La conseillère garde son sang-froid professionnel, est cependant bien intriguée par l’état de Martha, visiblement à terme d’une troisième grossesse, qui ne sait pas comment retrouver son époux et, surtout est dépourvue de toute ressource nécessaire pour l’accouchement en vue. Elle vit avec sa famille depuis 2020 à Bafoussam, où elle est arrivée en provenance de Nkambe, dans la région du Nord-Ouest. Elle était élève en Form 5 quand en 2017, suite à la fermeture de son école à cause de la crise, elle épouse Isidore F., un mécanicien avec qui elle tente de bâtir sa vie. Tout semblait bien aller, jusqu’au jour où leur maison et tout son contenu sont brûlés sous leurs yeux, sans qu’ils puissent faire quoi que ce fût. Peu de temps après, ne sachant plus quoi faire, ils décident de partir.


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