[NOSO]les statistiques inquiètent les évêques

Avec 3 500 personnes enlevées, dont 32 séminaristes et environ 71 contraintes de payer des rançons… les évêques appellent à un dialogue sincère et véridique pour résoudre le climat plus que néfaste que connaît actuellement le Cameroun. La 47e réunion plénière des évêques du Cameroun est désormais dans les rétroviseurs. Mais les problèmes du pays demeurent. Entre longévité, violence et indifférence quotidienne, le souci des hommes de Dieu est complet. La situation sociopolitique du pays est loin d’avoir atteint son stade final, car des poches de résistance persistent dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest du pays. Depuis 2016, ces deux régions se sont transformées en tensions aux conséquences économiques, matérielles et même humaines sans précédent. Monseigneur Abraham Kome, Evêque de Bafang et désormais ancien Président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (Cenc) n’a pas caché son inquiétude face au climat néfaste qui règne dans ces régions en crise depuis plus de 5 ans aujourd’hui. « Jusqu’à présent, des violations des droits de l’homme ont eu lieu quotidiennement au mépris total du caractère sacré de la vie humaine. L’affaiblissement de l’éducation et de l’accès aux soins de santé, surtout dans les villages, a largement dépassé le seuil acceptable. La violence et les autres crimes sexuels traumatisent et désespèrent les communautés », a noté Mgr Abraham Kome. L’Église a récemment été particulièrement touchée dans ces régions par l’enlèvement de 32 séminaristes dans le diocèse de Mamfé. Selon des statistiques recueillies sur place, plus de 3 500 personnes ont été enlevées et environ 71 personnes ont été contraintes de payer une énorme rançon pour assurer leur libération. Dans certains cas, la rançon exigée obligeait les victimes à vendre tous leurs biens et à devenir des vagabonds à leur libération. Malheureusement, certains n’en sortent pas vivants, tout comme ceux qui sont surpris par l’explosion de bombes artisanales. La violence armée n’apportera jamais la vraie paix Les évêques du Cameroun ont exprimé leurs condoléances aux victimes et affirmé que : la violence armée ne conduira jamais à une véritable paix. Elle est plus susceptible de le chasser. Le Grand Dialogue National, convoqué par le Président de la République du 30 septembre au 4 octobre 2019 à Yaoundé, a réuni un parterre impressionnant de personnalités pour trouver des solutions durables à cette crise. Les résolutions mises en œuvre sur place sont difficiles à atteindre. Mgr Abraham Kome a été clair dans son discours de clôture de la 47e réunion plénière des évêques du Cameroun au siège de la Conférence épiscopale nationale. Pour lui : Seul un dialogue sincère, mené dans la vérité et précédé du désir de protéger la maison sociale commune, permettra d’aboutir à un début de paix. Pour élargir la capacité de vivre ensemble, l’Église prévoit d’amener quelque 6 000 jeunes à Ebolowa dans les mois à venir pour leur insuffler la joie d’être avec les autres et de travailler ensemble pour construire notre commun afin de protéger une nation fondée sur des valeurs. « Nous espérons que les différentes initiatives de la Conférence des évêques contribueront à résoudre le climat plus que misérable que connaît actuellement ce pays commun. Et d’orienter notre image et nos comportements collectifs vers une aurore d’Espoir. La situation doit interpeller et unir toutes les forces pour poursuivre cette aube de paix qui a tant tardé à venir au Cameroun », a conclu Mgr Abraham Kome. Une nouvelle équipe Mgr Andrew Nkea est le nouveau président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (Cenc). L’archevêque de Bamenda vient d’être élu à l’issue de la 47e réunion plénière des évêques du Cameroun. A ce poste, il remplace Mgr Abraham Kome. L’archevêque de Bamenda sera secondé dans sa nouvelle mission par Mgr Philippe Alain Mbarga, évêque d’Ebolowa, en qualité de vice-président. Mgr Andrew Nkea, élu dans un environnement marqué par de nombreuses crises, a concentré son mandat sur la recherche de la paix. « Notre élection intervient au lendemain de notre pèlerinage à Marienberg… Nous continuerons à prier pour le retour de la paix dans le Nord-Ouest, le Sud-Ouest, l’Extrême-Nord, l’Extrême-Nord et pour la situation à Bertoua dans la région de l’Est. » dit le nouveau président. confiée par Cenc, Mgr Andrew Nkea.


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