[NOSO]les femmes prisonnières des séparatistes dans la région du Nord-Ouest
Au Cameroun, danse dans la région du nord-ouest, au moins neuf habitants de l’arrondissement d’Oku sont retenus prisonniers depuis le début du mois d’avril. Elles ont été arrêtées par un groupe armé séparatiste après avoir participé à une marche demandant la fin des violences. Aucune communication officielle des autorités n’a été émise à ce jour. L’affaire a été rendue publique via plusieurs vidéos sur internet. Sur la première vidéo, diffusée fin mars, dans un paysage vert et montagneux, des dizaines de femmes marchant et brandissant des bâtons et des rameaux. † Les Ambazoniens doivent partir ! Trop les souffrances », crie cette femme, qui énumère les violences qu’elle attribue aux combattants séparatistes. Quelques jours plus tard, une nouvelle vidéo est mise en ligne. On y voit un homme captif et neuf femmes, certaines sont âgées et forcées de se dévêtir partiellement. L’homme, lui, le visage tuméfié. Une femme pleure, l’autre prie. Une voix masculine les interroge. Leur demandeur de dire la date du jour : 6 avril 2022 ; le répéter qu’ils viennent tous d’Oku. Les auteurs de la vidéo demandent ensuite aux femmes pourquoi elles manifestent contre les indépendantistes et pas contre les militaires quand ces derniers les maltraitent. Joint par téléphone, Capo Daniel, un des cadres en exil du groupe séparatiste qui a publié la vidéo explique que ces femmes sont toujours retenues. Il leur est reproché d’avoir été payées et entraînées par l’homme recherché pour manifester contre les « amba boys ». Capo Daniel affirme également que son mouvement les Forces de défense ambazoniennes enquête pour savoir quels sont les réseaux, selon ses termes, qui tentent de retourner la population locale contre les séparatistes. Pour Caryn Dasah du Mouvement des femmes pour la paix au Cameroun, les habitants des zones rurales des deux régions à majorité anglophones sont épuisés et veulent que les armes se taisent. Quelle que soit l’origine de la manifestation des femmes d’Oku, elles sont, dit-elle, les premières victimes de la crise et elle demande leur libération.