Manipulés de l'extérieur

Les têtes pensantes et commanditaires des turbulences dans le Nord-Ouest et le Sud- Ouest se la coulent douce hors du triangle national. Les exécutants sur le terrain font le sale travail, manipulés par la propagande via les réseaux sociaux. Réagissant à la tuerie de Kumba le 24 octobre 2020, le ministre de la Communication a eu cette déclaration: « Le gouvernement de la République entend cette fois encore prendre à témoin le peuple camerounais tout entier et dénoncer fermement tous ces concitoyens qui tapis dans l’ombre à l’étranger dons leur pays d’accueil orchestrent ces assassinats ignobles et alimentent le climat d’insécurité dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ». Une déclaration qui a le mérite de la clarté quant aux commanditaires des atrocités que vivent les populations des deux régions anglophones. Depuis le début des troubles en 2OI6.il ne faisait l’ombre d’aucun doute que les têtes pensantes et les commanditaires de l’insurrection se trouvaient à l’étranger. En juillet 2020, un compte-rendu de mission parlementaire présenté devant la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale française relevait que des nombreux opposants anglophones se trouvaient en Europe et aux États-Unis. De là ils commanditent des opérations contre les populations et les forces de l’ordre. Confortablement installés dans ces pays d’accueil, ils exercent des métiers au-dessus de tout soupçon: professeurs d’université, médecins, gérants de fondation, ingénieurs… Pour être en contact avec leurs « bases », ils mettent à contribution les réseaux sociaux: Whatsapp et instagram sont les plus utilisés. Les arguments de la propagande sont bien choisis et bien martelés comme le souligne un de ces « leaders » dans une figure de style: « L’argument de la force plutôt que la force de l’argument ». Le gouvernement de la République est présenté comme envahisseur, les ressortissants du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont marginalisés dans les autres régions du pays, les investissements sont dirigés vers d’autres régions que le Nord- Ouest et le Sud-Ouest…Ces arguments martelés et répétés à une fréquence régulière captivent les relais sur le terrain et ciblent des personnalités économiques, politiques et traditionnelles qui sont présentées comme les complices du gouvernement de la République. Aux relais sur le terrain, les commanditaires conseillent des enlèvements des personnalités qui aboutissent aux paiements des rançons. Ces relais qui ont des dénominations à faire frémir (Gorillas Fighters, Red Dragons…) ont érigé les enlèvements en industrie et enrôlent des jeunes captivés par les discours de propagande comme le constate llaria Allegrozzi chercheuse à l’Ong Human Rights Watch: » De plus en plus des jeunes garçons rejoignent les groupes armés pour l’idéologie mais aussi pour l’argent; le rapt et le kidnapping étant de sources de revenus ». Une machine bien huilée La machine des têtes pensantes et commanditaires de l’insurrection basés hors du triangle national est bien huilée. Tous sont passés par le moule syndical, tous racontent la même histoire qu’ils ont été torturés et jetés en prison pour leurs activités syndicales, tous dénoncent le « refus » du gouvernement de la République à résoudre le problème anglophone, tous disent avoir pris le chemin de l’exil pour échapper à la dictature du gouvernement de la République. L’argument de la force prend corps à partir d’un discours où la manipulation et la mauvaise foi se mêlent. Pour mieux quadriller le terrain comme disent les stratèges, ils se sont installés dans plusieurs pays où ils ont les facilités de communication. Des États-Unis à la Norvège en passant par la France, l’Italie, l’Angleterre. Les organisations de défense des droits de l’homme étant bien implantées dans ces pays et disposées à écouter les discours sur la dictature et la barbarie des gouvernements africains le tour est joué. En plus de diffuser des messages de propagande, ces commanditaires organisent via internet des collectes de fonds pour acheter armes et équipements aux groupes armés sur le terrain. Les frontières du Cameroun étant perméables les couloirs clandestins d’approvisionnement sont créés. Dans Certains pays d’accueil, quelques-uns de ces commanditaires ont maille à partir avec la justice à l’instar des États-Unis où des actions judiciaires ont été engagées contre certains pour activités terroristes. Mais ces actions font l’effet d’un coup d’épée dans l’eau puisque avec la facilité de déplacement et de communication, ces « leaders » peuvent se fondre dans la“nature dès qu’ils se sentent repérés. La déclaration du porte-parole du gouvernement camerounais le 24 octobre 2020 n’est pas la première qui pointe les commanditaires des exactions résidents à l’étranger. Le 13 août 2020, le ministre de la Communication appelait déjà les pays amis à plus de coopération pour neutraliser ces commanditaires. Biens accueillis ailleurs, vaquant paisiblement à leurs activités avec leurs enfants suivant tranquillement leur scolarité, ils mettent le Cameroun à feu et à sang, détournant la jeunesse.


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