Créés dans le passé, entretenus et nourris de discours haineux et du sang des autres, les monstres commencent dans le présent à dévorer des enfants, nos propres enfants, comme jamais ne le ferait le pire féroce animal. L’avenir c’est le combat contre l’illettrisme et la consommation des stupéfiants, levains de la manipulation et partant, de violences ineptes déplorées aujourd’hui. Du fond de sa cellule de Kodengûi à Yaoundé, Sisiku Ayuk Tabe s’est fendu d’un post attribuant la tuerie de Kumba à un concurrent, un peu comme s’il regrettait que ce dernier, Bako Ikome pour ne pas le nommer, lui ait ravi la vedette dans l’engrenage de la violence qu’il a semée depuis quatre ans dans les deux régions anglophones du Cameroun. La barbarie des enfants assassinés le 24 octobre dernier n’a été que l’aboutissement logique de l’escalade observé ces derniers temps, et bien orchestré dans des familles, au Cameroun et ailleurs. La mise en scène du supplice de Florence Ayafor écartelée, torturée, violée, traînée toute nue sur des dizaines de mètres puis, mise à mort dans une atrocité sans nom, n’augurait pas seulement de la sauvagerie à venir ; elle rappelait que des éléments des forces de défense avaient été assassinés dans les mêmes conditions inhumaines et déshonorantes, dans l’indifférence générale des commanditaires de ces meurtres, de leurs supporters et avalistes. Par ailleurs, ni des centaines d’infrastructures sociales et religieuses brûlées ; ni des chefferies saccagées et des représentants de l’autorité traditionnelle pourchassés dans une région particulièrement féodale, n’ont eu raison de la détermination de ceux qui tiraient les ficelles dans l’ombre et qui n’hésitent plus désormais à s’afficher dans facebook et whatsapp, seuls territoires des Républiques des Bas-Mrc et des Ambazoniens. Coauteurs Les réseaux sociaux qu’affectionnent les zélateurs de la violence aveugle et absurde nous ont montré à plusieurs reprises, des réunions des Bas, les Brigades anti sardinards en Europe et ailleurs, dont le but était la collecte de fonds en vue de l’achat d’armes pour le combat de la libération du Cameroun à travers le Mrc. Une autre de ces rencontres chapeautée par un Haut responsable du Mrc, vantait le rapprochement entre cette formation et les Ambazoniens. Mis bout à bout, ces faits font du Mrc et des Bas, des coauteurs du massacre de Kumba. D’ailleurs cette qualité devrait aussi s’attribuer à Mgr Agapitus Nfon’dont la vidéo de la messe de sanctification des terroristes ambazoniens a fait le tour du monde. Il a ouvertement béni les «combattants» et sous-entendu, béni aussi les armes qu’ils utilisent et pourquoi pas, celles qui viennent de donner la mort à d’innocents enfants dans le diocèse même où il officie. Bien sûr l’évêque s’et empressé de mimer le mouvement général d’indignation, mais pour absoudre et relativiser, monseigneur a eu la délicatesse de tracer des parallèles avec cet autre massacre selon lui, d’enfants et d’une femme enceinte à Ngarbuh dans le diocèse de Kumbo. Les Ong et les autres hiboux assument certainement aussi au travers de leur silence éhonté, ce massacre de trop. Ils ont manifesté depuis toujours leur sympathie aux terroristes et devaient en toute logique se gargariser de cette «victoire» ;tout comme les médias occidentaux Rfi en tête, habitués à caricaturer dès lors qu’il s’agit de l’Afrique. Les enfants que le Cameroun tout entier pleure aujourd’hui sont des victimes de nos errements passés et présents. On se souvient encore des années 1990 où des adultes ont drogué des enfants, leur donnant au passage le pouvoir d’assujettir d’autres adultes avec les fameux cartons rouges, dont les marches arc-en-ciel de Maurice Kamto et du Mrc constituent le prolongement aujourd’hui. Dans le présent encore, des parents n’ont pas levé le petit doigt pour rappeler à l’ordre leurs enfants englués dans des rapts, les demandes de rançon et les crimes qui accompagnaient ces actes, dès lors que ces crimes profitaient à toute la famille. Pour désormais outiller les enfants à mieux résister à la manipulation, un effort doit être mis sur l’éducation. Le taux de scolarisation relativement bas de la région du Nord-ouest par exemple fait de ses enfants, des cibles de diseurs de bonne aventure et autres marchands d’illusions, et c’est aussi dans l’illettrisme que se recrutent les pires drogués. Concomitamment donc au ce combat pour l’alphabétisation à outrance, devrait se mener celui contre la circulation et la consommation des stupéfiants. Ce sont ces substances psychotropes qui aseptisent dans les cerveaux des «décapiteurs», les valeurs comme l’amour, la pitié et 1e remord, et exposent à des actions d’une sauvagerie inouïe. Le passé est passé, le présent nous file entre les doigts mais pour le futur, nous pouvons encore nous rattraper pour que revienne une fois pour toutes, la sécurité et la sérénité dans le Nord-Ouest et le Sud-ouest.
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