Dans sa résolution en date du 14 Octobre, l’instance européenne rejoint les Etats-Unis d’Amérique (USA). C’est un autre coup de poignard que vient de recevoir le Grand dialogue national (GDN) depuis sa fin le 04 octobre dernier. Certes, le Conseil de l’Union Européenne a salué les mesures d’apaisement prises par Paul Biya dans le cadre de la crise anglophone et le contentieux post-électoral du 07 octobre 2018. Mais la résolution N°646/19 du 14 Octobre 2019 n’est pas non plus tendre en son point 6. «L’UE réaffirme la nécessité pour l’ensemble des acteurs camerounais de respecter l’état de droit et de résoudre cette crise de manière pacifique, dans le cadre d’un dialogue inclusif». Autrement dit, pour elle ce qui s’est passé du 30 septembre au 04 octobre n’en était vraiment pas un. Pour elle, « la récente tenue à Yaoundé d’un dialogue national a offert une première opportunité pour ouvrir des perspectives de sortie durable de la crise ». Ce n’était donc qu’une première étape, et non la solution finale à la crise. Voilà pourquoi elle appelle « à la poursuite de ce processus afin de dégager des réponses aux attentes légitimes des populations, tout en renforçant l’inclusivité de tous les acteurs concernés tant à l’intérieur que de la diaspora, y compris les femmes, les jeunes et la société civile ». C’est la raison pour laquelle « L’UE réaffirme la nécessité pour l’ensemble des acteurs camerounais de respecter l’état de droit et de résoudre cette crise de manière pacifique, dans le cadre d’un dialogue inclusif». Cela veut dire qu’autour de la table du dialogue, doivent se trouver à la fois le gouvernement, les sécessionnistes (les vrais) et la diaspora hostile ou non au régime de Yaoundé. Un clin d’œil a été fait à l’opposition sur le sujet : « l’UE appelle à ce que l’ensemble de l’opposition camerounaise puisse s’exprimer librement, dans le respect de la loi, et participer sans entrave au processus de dialogue national ». Voilà donc la coloration que devrait avoir un vrai dialogue national, selon l’Union européenne, qui a bien compris, tel que cela ressort dans son communiqué, que malgré le GDN, la situation dans le NoSo est plus que jamais emprunte de violences. Qu’a donc résolu le GDN? « Le recours à la violence dans ces régions n’apportera pas de solution », dit le communiqué du conseil de l’Ue. Dans le sillage des Etats-Unis Cette posture du Conseil de l’Union européenne rejoint celle des Etats-Unis qui se sont exprimés à travers son plénipotentiaire au Cameroun. C’était à travers du communiqué du 11 Octobre dernier. Celui-ci fait également suite au meurtre sauvage de la gardienne de prison susmentionné. Pour Peter Henry Barlerin, « plus de violence n’est pas la solution ». Bien plus, « nous appelons toutes les parties au conflit dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest à renoncer à de nouvelles violences et à entamer un dialogue ouvert sans conditions préalables». En d’autres termes, pour l’oncle Sam, il n’y a jamais eu dialogue. On attend donc le dialogue, le vrai, qui mettra autour de la table les vrais acteurs de la crise. Des deux réactions, on retient que le Conseil de L’union européenne et les Etats-Unis sont en odeur de sainteté. Pourquoi l’Union européenne et les Usa jettent-ils le discrédit sur le grand dialogue national ?Ont-ils raison de le faire quand on sait qu’on est dans l’attente de l’application des recommandations notamment sur la crise anglophone ? Quel peut être sur le plan international l’impact d’un tel rejet du grand dialogue national ? Visiblement, le Gdn divise à l’international, car rappelons bien que cette initiative a été saluée par l’Onu. Est-ce que cela peut suffire à jouer en faveur du Gdn à la sauce Biya ?
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