Les Nations Unies ont exhorté les autorités camerounaises à mener une enquête indépendante et impartiale après le massacre commis vendredi 14 février dans un village de la région anglophone du Nord-Ouest et dépêché sur place une mission humanitaire. 23 personnes, dont 15 enfants, ont été tuées le 14 février dans le village de Ngarbuh, dans la région du Nord-Ouest du Cameroun. Neuf de ces enfants étaient âgés de moins de 5 ans. Parmi les victimes figuraient également deux femmes enceintes. L’une d’entre elles est décédée des suites de ses blessures à l’hôpital. Cette attaque « est un épisode choquant dans la crise actuelle qui touche les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays depuis trois ans », a déclaré mardi Ruppert Colville, le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), lors d’un point de presse à Genève. Le HCDH a pris note de l’annonce faite par le gouvernement camerounais de l’ouverture d’une enquête sur ces meurtres dont les conclusions seraient rendues publiques. « Nous demandons instamment aux autorités de veiller à ce que l’enquête soit indépendante, impartiale et complète, et à ce que les auteurs de tels actes soient tenus pleinement responsables », a souligné M. Colville, relayant l'appel formulé la veille par le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres. 600 à 700 civils ont fui l’attaque Au moins neuf maisons ont été brûlées à Ngarbuh. L’attaque du village a entraîné le déplacement de 600 à 700 personnes. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a envoyé dimanche une équipe sur place pour évaluer les besoins des personnes déplacées. « En raison des conditions de sécurité, l’équipe n’a pas pu atteindre le village, mais le personnel a pu parler aux déplacés et aux survivants à environ 2 kilomètres de Ngarbuh », a déclaré Jens Laerke, le porte-parole d’OCHA. Selon le HCDH, des témoins ont déclaré qu’une quarantaine d’hommes armés, dont des membres des forces de sécurité et de défense, ont attaqué le village de Ngarbuh, « ouvrant le feu sur les gens et incendiant les maisons ». Les autorités camerounaises, pour leur part, « ont déclaré que des membres des forces de défense et des gendarmes avaient été attaqués par des gens à l’intérieur du village, avec des échanges de tirs provoquant des incendies qui ont touché plusieurs habitations », a précisé M. Colville.« Nous appelons le gouvernement à s’assurer que les forces de sécurité se conforment aux normes légales internationales applicables quand elles mènent des opérations », a dit le porte-parole du HCDH, qui a également rappelé aux groupes armés séparatistes de respecter leurs obligations conformément au droit international. « Nous appelons toutes les parties à s’abstenir de toute attaque délibérée contre des civils »
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