Ambiance morose à bamenda et buéa après le discours de biya

Les populations de ces régions sont partagées entre espoir et méfiance, après l'annonce du grand dialogue le 10 septembre par le Président de la République. Nuit plutôt calme. C'est dans cette ambiance que les populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest se sont réveillés hier, mercredi, 11 septembre 2019, quelques heures après le discours du chef de l'Etat prononcé la veille à 20h. Discours au cours duquel, les populations de ces régions déchirées par une guerre qui dure depuis trois ans, portaient beaucoup d'espoir eu égard aux solutions qu'ils espéraient être annoncés. Dans les rues de Buea hier mercredi, les populations vaquent à leurs occupations malgré les trois semaines de « Lockdown » imposés par les sécessionnistes, jusqu'au 16 septembre prochain. Dans les rues, les langues ont du mal à se délier. Si certaines populations sont peu disertes, d'autres en revanche saluent « enfin » l'annonce du dialogue national tant demandé. Même si plusieurs émettent toujours des réserves. « C'est bien de dialoguer. Mais, on espère que ce n'est pas un dialogue biaisé d'avance », lance Henry, un habitant de Buea. Et un autre de poursuivre « tous les problèmes qui ont été à l'origine de cette crise doivent être débattus, notamment, la forme de l'Etat. Sinon ce sera une grande déception ». Un autre habitant de Buea va plus loin. « Lors de l'organisation de ce dialogue, les participants vont nous donner une première idée de leur sérieux et de leur franchise. Par la suite, on verra si les aspirations profondes des anglophones seront à l'ordre du jour ». Réactions pas très différentes du côté de la région du Nord-Ouest même si ici, les populations semblent plus mécontentes après le discours du chef de l'Etat. Cloitrées dans leurs maisons, celles-ci respectent scrupuleusement le « lockdown » imposé par les sécessionnistes. Certaines se disent d'ailleurs déçues. "Aucun aspect des revendications posées par les anglophones n'a été évoqué", fulmine un habitant de Bamenda joint au téléphone. Un autre poursuit. « Le dialogue est convoqué par le chef de l'Etat qui a arrêté les modalités et a défini les thèmes de la discussion unilatéralement ». Pour certains habitants du Nord-ouest, le dialogue pourrait ne pas leur offrir l'occasion d'exprimer leurs griefs. « Le débat sur la forme de l'Etat est un préalable indiscutable », argue Derrick Njifor, un habitant de Bamenda pour qui « le discours du chef de l'Etat n'était globalement pas satisfaisant ». D'après les habitants du Nord-ouest, c'est un sentiment d'insatisfaction généralisé qui se dégage à l'issue du discours du PR.


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