Lutte contre le blanchiment de capitaux: le Cameroun mesure les risques
Une rencontre se tient depuis hier à Yaoundé dans le but d’évaluer les menaces auxquelles s’expose le pays. Pour combattre l’ennemi, il est essentiel de maîtriser ses forces et faiblesses. Le Cameroun est résolu à savoir davantage sur les techniques de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme qui continuent de causer du tort à son économie. Sans parler de la menace sur la stabilité sociopolitique. Ces crimes économiques favorisés par plusieurs facteurs tels que les activités de la finance mobile, un faible encadrement des organismes à but non lucratif, le vide juridique, etc. Hier donc, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze a ouvert à Yaoundé l’atelier de lancement de l’évaluation nationale des risques de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme au Cameroun. Autour de la table, plusieurs acteurs, dont la Banque mondiale, le Groupe d'action contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme (GABAC), l’Agence nationale d'investigation financière (ANIF). Il est en fait question d’en savoir plus sur ces phénomènes afin d’élaborer des politiques et des actions pour réduire les risques identifiés. Des données précises n’ont pas été mises à la disposition de la presse. Mais selon les experts, le blanchiment des capitaux est un problème réel dans notre environnement, tout comme celui du financement du terrorisme. Ils parlent par exemple de plus de 700 rapports transmis aux autorités judiciaires compétentes sans parler des milliers de déclarations de fraude. « L’évaluation a pour but d’identifier les menaces auxquelles notre pays est confronté en matière de blanchiment des capitaux et financement du terrorisme pour prendre des mesures qui permettent qu’on vienne à bout des menaces », indique Hubert Nde Sambone, directeur de l’ANIF. Au terme de l’atelier de trois jours, un rapport final sera établi pour une évaluation mutuelle qui aura lieu dans les prochaines semaines. « C’est un processus. Tous les pays de la CEMAC ont été soumis à une évaluation mutuelle du premier cycle où nous avons fait la photographie de l’Etat par rapport à la mise en œuvre de notre dispositif de lutte contre le blanchiment. On a terminé. Maintenant, on commence le second cycle mais avant l’évaluation du second cycle, il y a un préalable : c’est l’évaluation des risques, c’est ce que nous faisons aujourd’hui», a reprécisé Gervais Mbata, secrétaire permanent du GABAC, une institution spécialisée de la CEMAC