Les grandes incertitudes du nouveau septennat

On ne change pas à…85 ans. On n’engage pas une révolution de sa politique ou de sa gouvernance après…36 ans. Pour s’en convaincre, il suffit de se rappeler que la veille de l’ouverture de la campagne électorale de la présidentielle du 7 octobre, ‘’Pour le libéralisme communautaire’’, la boussole de son action longtemps reléguée aux oubliettes, a été exhumée (la nouvelle édition du livre a été présentée dans tout le pays) en vue «d’une réappropriation du socle doctrinal du Renouveau». Autant parler d’une résurrection de la vision fondatrice du magistère de Paul Biya. Pourtant, à l’écoute de son discours d’investiture, d’aucuns se prennent à rêver d’un Paul Biya nouveau. En effet, le 6 novembre à l’Assemblée nationale, le président de la République a laissé l’impression de vouloir donner un autre souffle à son règne. Surtout quand il déclare, s’adressant à ses jeunes compatriotes qui se sont toujours considérés sous le Renouveau comme des laissés-pourcompte : «J’ai compris votre aspiration profonde à des changements qui vous ouvrent les portes de l’avenir et permettent votre plein épanouissement.» On est d’autant plus enclin à croire à une dynamique nouvelle que celui qui vient d’être réélu pour un septième mandat d’affilée envoie un autre message clair aux jeunes : «J’ai tout aussi compris votre désir de mieux participer à la prise des décisions qui engagent l’avenir de notre pays». Mais toute la désillusion pourrait être portée par cette nuance : «J’en tiendrai compte en ayant à l’esprit que le Cameroun de demain se fera avec vous». Demain, et non aujourd’hui, appartient donc à cette frange de la population.


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