La fuite des capitaux bat son plein en zone Cemac

La Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a procédé, au terme du Comité de politique monétaire (CPM) du 31 octobre 2018 à Yaoundé, au relèvement du Taux d’intérêt des appels d’offre (TIAO) de 2,95% à 3,50%. Officiellement, le gouverneur de la BEAC a justifié cette hausse par le souci d’avoir une politique monétaire cohérente et une cohérence dans la gestion des réserves de change de la Cemac d’une façon plus globale. « Il est question d’arrimer notre politique monétaire aux efforts en cours de sortie de crise », a-t-il récemment déclaré, précisant qu’il s’agit en effet d’une politique qui vise à freiner l’expatriation des capitaux hors de la zone Cemac actuellement en crise, suite à la baisse des cours mondiaux du pétrole brut, principal produit d’exportation de cinq des six pays de la sous-région. Même s’il ne s’est pas prononcé sur les causes profondes de la sortie illicite des devises de la zone Cemac, il convient tout de même de s’y intéresser, pour la simple raison que le dernier relèvement du TIAO en zone Cemac par la Banque centrale remonte au 22 mars 2017 (de 2,45% à 2,95%). Une première, car elle ne l’avait pas fait depuis 2008. Plusieurs mois après cette hausse, elle ne s’est pas abstenue de serrer davantage la vis. Un acte qui semble prouver que les efforts fournis jusqu’ici contre la fuite des capitaux méritent sans doute d’être renforcés par d’autres mesures. La Cemac étant, selon des études récentes, l’une des régions du continent où la sécurisation des capitaux demeure préoccupante.


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