Dans le champ politique tumultueux du Cameroun, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) a connu une crise interne majeure suite au refus de son leader, Maurice Kamto, de participer aux élections législatives et municipales de 2020. Un geste qui semble avoir été mal calculé, laissant de nombreuses personnes désemparées.
Alors que la communauté internationale se concentrait sur la pandémie du COVID-19, l’absence du MRC dans la course électorale a passablement atténué l’impact des accusations de dictature portées par Kamto contre le régime de Paul Biya. En d’autres termes, les élections législatives et municipales de 2020 sont devenues un non-événement pour la scène internationale.
Le régime de Biya reste impassible, le MRC en crise
Tandis que Kamto espérait que son acte de résistance conduirait à une libération des membres du MRC incarcérés suite à des manifestations interdites, l’échiquier politique du Cameroun est resté étonnamment stable. L’erreur de jugement de Kamto n’a fait qu’exacerber les tensions au sein du MRC, causant des divisions profondes et un élan politique stagnant.
Un manque de représentation et un égoïsme politique
En choisissant de ne pas participer aux élections, Kamto a non seulement nié au MRC la chance de gagner des sièges parlementaires et municipaux, mais a également privé ses partisans de l’opportunité d’élire des représentants qui portent leurs préoccupations et aspirations. Le soutien massif au MRC, visible après les élections présidentielles de 2018, a été trahi par un acte de défiance qui a davantage servi les intérêts personnels de Kamto que ceux du peuple camerounais.
Quelles sont les prochaines étapes pour le MRC ?
Malgré l’annonce récente de Kamto de sa participation aux élections présidentielles de 2025, le MRC est toujours dans une situation précaire. Sans représentants au Parlement ni au conseil, le parti manque cruellement de poids politique. Le MRC a besoin de sérieuses introspections et de changements dans sa stratégie politique. Il est impératif que le processus décisionnel du parti soit démocratisé et inclusif, afin d’éviter de futures impasses politiques.
Le boycott des élections par Kamto, bien qu’il ait peut-être été motivé par des intentions nobles, a plutôt servi à aliéner ses partisans et à diminuer le pouvoir du MRC sur la scène politique camerounaise. Pour le bien du parti et du pays, le MRC doit tirer des leçons de cette crise et travailler à renforcer sa représentation et son influence politique.