Indignation alors qu'un policier tire sur une mère de quatre enfants à Bamenda

Un policier tire sur une femme à Bamenda

La population de Bamenda menace de descendre dans la rue si le policier du corps d'intervention mobile de la police qui a tiré à bout portant sur une dame n'est pas traduit en justice.

Cela survient un jour après qu'un policier dont l'identité est cachée par les autorités a abattu une dame du nom de Sheila Praise, une artiste, dans sa boutique du quartier du rond-point de l'hôpital à Bamenda, le mardi 26 septembre 2023.

S'adressant à MMI, un témoin a déclaré qu'il s'agissait d'un acte délibéré et que le policier n'a montré aucun signe de regret après avoir brisé la jambe de la dame légèrement au-dessus du genoux.

« Ce qui m’a presque fait riposter, c’est l’arrogance du tireur. Il a même utilisé le français pour nous intimider. Il n'a montré aucun remords après l'acte. Ce que nous voulons maintenant, c'est le voir derrière les barreaux pour tentative de meurtre afin que justice soit rendue. Nous finirons par descendre dans la rue si rien n’est fait ; ça suffit », a déclaré le témoin alors que les larmes coulaient sur ses joues.

Il n'est pas le seul à affirmer qu'il faut tout faire pour punir le soldat afin de dissuader ses collègues à la gâchette facile.

« Beaucoup de ces actes ont été perpétrés contre des civils, mais les responsables de la sécurité de la région ont toujours fermé les yeux. Si cela reste impuni, cela leur donnerait le droit de continuer à tirer sur les gens car ils savent que rien ne leur arrivera », a déclaré Nde M., un citoyen de Bamenda, à MMI.

Comment tout s'est passé?

Le mardi 26 septembre, alors que le soleil était au rendez-vous, ce policier s'est introduit dans le magasin de la victime et se reposait juste en dessous de l'entrée principale de l'hôpital régional de Bamenda. Il s'est même endormi et est resté là plus d'une heure, a confirmé Niba W., un témoin à MMI, et plus loin que

"À l'heure de la fermeture, ses collègues l'ont appelé pour qu'ils se retirent chez eux. Comme il dormait, c'est Sheila Praise qui lui a indiqué que ses amis l'appelaient", a-t-il déclaré, ajoutant qu'"il s'est levé et a dit au victime, « Je vais te tirer dessus », traduit grossièrement par « Je vais te tirer dessus ». Malgré les supplications de la dame, il a ouvert le feu à bout portant, lui endommageant le genou.

Elle a été transportée d'urgence à l'hôpital régional de Bamenda où elle a été opérée sans le soutien de l'Administration du Nord-Ouest, notamment de la police.

Pas la première fois

Ce sont les civils qui ont le plus souffert depuis que la crise anglophone s’est transformée en guerre sanglante.

Des centaines, voire des milliers, ont été tués par balle, et la réaction de l’administration a été plutôt moqueuse. Cela a fait croire à beaucoup qu’il s’agit désormais d’une « nouvelle normalité », car peu ou rien n’est fait pour ramener à l’ordre les officiers excités par la gâchette.

Il y a quelques années, un policier a abattu une petite fille dans le quartier de New Road Junction à Nkwen Bamenda.

À ce jour, rien n’a filtré quant au sort de l’agresseur. Selon certaines informations, il aurait été transféré ailleurs, étant donné que son sort n'a pas été rendu public depuis l'incident. Même le cas de l'hôtel Ayaba à Bamenda, où un soldat a tué par balle deux civils dont le promoteur d'un hôtel bien connu à Bamenda, n'a pas été pris au sérieux par les autorités.

La population alertée

Pour ne pas en être victimes, les membres de la société civile appellent les habitants de Bamenda et de la région du Nord-Ouest dans son ensemble à limiter leurs interactions avec les forces de l'ordre en raison de leur mode d'action.

Certains sont vus en train de boire de la bière dans des salons avec des soldats armés, ce que beaucoup considèrent comme très dangereux.

Alors que la dernière victime se bat pour sa vie à l’hôpital, nombreux sont ceux qui attendent avec impatience la réaction de l’administration.

                     Source :Mimi Mefo info