Insécurité à l'est : un chinois tué dans un site minier

Les présumés assassins ont été interpellés et transférés à la compagnie de gendarmerie du Lom-et-Djèrem à Bertoua pour exploitation. Le village Colomine situé dans l’arrondissement de Ngoura, dans le département de Lom-et-Djèrem a connu un vent tumultueux en fin de semaine dernière. Certains individus de cette localité ont tué un expatrié de nationalité chinoise installé dans la zone. La victime dont le nom n’a pas été révélé à la presse a froidement, été assassinée dans un site d’exploitation minière. Selon le récit d’autres exploitants miniers de la zone, « l’expatrié qui vivait au camp Mary a violemment été cerné par une horde de riverains en furie ». Le mobil du crime, il leur interdisait d’accéder dans les sites du permis de recherche Kadey-sud, alors que eux, les riverains n’avait pas encore été indemnisé. Après une passe d’arme verbale, ils n’ont pas hésité d’assommer le mineur chinois qui a rendu l’âme quelques minutes plus tard. Une information confirmée par une chinoise très introduite dans l’activité minière dans la zone. Selon d’autres sources sur place à Colomine, « le corps de la victime a été conduit à Yaoundé dans la voiture de Sa majesté Symphorièn Haïto, Chef de 3eme degré de Colomine sur instruction des autorités ». Interpellations Les mêmes sources indiquent également qu’« environ cinq suspects ont été interpellés et transférés à la compagnie de gendarmerie du Lom-et-Djèrem à Bertoua pour une enquête plus approfondie ». Dans cette localité il faut le dire, l’élite politique est accusée d’aider les expatriés à piller les ressources minières qui se trouvent dans la zone. « Certaines personnalités bien connues ont obtenu des permis de recherche de l’or sur de vastes étendues de terre à Colomine au point ou nous n’avons même plus d’espaces cultivables. Et au lieu donc de faire la recherche, elles ont plutôt cédé ces espaces aux expatriés chinois qui, en contrepartie, ont versé à ces propriétaires des permis des centaines de millions de francs Cfa difficilement tractables par le fisc. Raison pour laquelle, ces chinois sont devenus presque intouchables », dénonce un orpailleur. Il ajoute que « comme ils ont des appuis très haut, ces chinois qui exploitent nos ressources minières dans la zone de Colomine méprisent tout le monde. Et lorsque nous réclamons nos droits, ils nous demandent d’appeler la présidence de la République ». Conflits récurrents Cet assassinat d’un expatrié chinois illustre est juste une conséquence des conflits récurrents qui opposent les exploitants miniers aux populations riveraines de Colomine. En rappel, au mois de mai dernier, c’est Narko Tayo, un artisan minier de cette localité qui avait été touché par balle dans ses parties intimes par un coup de feu tiré par un homme en tenue chargé d’assurer la sécurité d’un chantier minier d’une entreprise chinoise. Selon des témoignages concordants des villageois, l’homme en tenue avait agit sur ordre des responsables de l’entreprise chinoise pour disperser les artisans miniers qui se ruaient dans leur site à la recherche de l’or. Malheureusement, Lesdits coups de feu ont traversé un domicile construit en matériaux de fortune situé non loin de là et transpercé le sieur Narko Tayo, un riverain de 42 ans qui était pourtant couché sur son lit. À moins d’un an, au moins quatre cas similaires à celui de M. Tayo ont déjà été enregistrés dans l’arrondissement de Ngoura. Arrestations Le 03 mai 2019, un artisan minier a été mis en détention préventive dans les locaux de la gendarmerie de Ngoura sous le prétexte que ce dernier et ses frères exploitaient dans le permis de la société Griston-Colomine Sud, dont le responsable de nationalité coréenne est connu localement sous le nom de madame Park. Dans la zone de Colomine où près de 90% de la population vit de l’exploitation aurifère, tous les sites contenants l’or appartiennent aux détenteurs de permis de recherche et aux détenteurs d’autorisations d’exploitation artisanale. Ceci, au détriment des communautés riveraines qui n’ont pour principale source de revenue que l’exploitation de l’or. Du coup, ces artisans miniers à la recherche de leur subsistance quotidienne sont obligés soit, de côtoyer les sites miniers exploités par les entreprises, soit, d’entrer dans leurs chantiers miniers.


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