Extrême-nord: un capitaine de gendarmerie accusé de menace de mort

À l’origine de la mésentente, une dispute autour d’une femme. Le 19 juillet 2019, alors que toute l’attention était portée sur le match de la finale de la Coupe d’Afrique des Nations 2019 qui opposait l’Algérie au Sénégal, une scène pour le moins inattendue .a capté toute l’attention dans un débit de boissons dénommé «Bar de Métchemé», où se retrouve habituellement du beau monde pour suivre les matchs sur écran géant. La cause de la dispute Dans le rôle des acteurs principaux, l’inspecteur de police de 2ème grade Yanick Tonje alors en service au commissariat de sécurité publique de Mokolo et le capitaine de gendarmerie Henri Diamalet, commandant de compagnie du Mayo-Tsanaga. « Selon mes informations, le capitaine de gendarmerie du Mayo-Tsanaga et l’inspecteur de police de 2eme grade se disputent une femme. Le jour de la finale de la CAN, les deux se sont mis à se disputer violemment à ce sujet. En allant aux toilettes, je tombe sur cette chaude discussion, avec au centre, un adjudant de la gendarmerie en service à Zamai s’étant interposé pour les calmer», relate le délégué départemental des Sports et de l’Education physique du Mayo-Tsanaga, Samuel Mbamdo, témoin de la scène. «L’inspecteur de police accuse l’officier de gendarmerie d’envoyer des messages à la femme en question. J’ai demandé à l’inspecteur de police de se calmer et de rentrer chez lui, ce qu’il a fait. Quant au capitaine de gendarmerie, celui- ci m’a intimé l’ordre de quitter immédiatement le bar sinon il allait m’abattre comme un rat. Je me suis exécuté, n’ayant pas un moyen de défense. Heureusement d’ailleurs pour moi, car, caché derrière un arbre en attendant une moto pour rentier, je l’ai vu qui faisait des va-et-vient à ma recherche», poursuit Samuel Mbamdo. Le jour de l’altercation Quelques jours plus tard, alors qu’on croyait l’épisode clos, un autre front s’ouvre le 28 juillet dans un autre bar de la ville de Mokolo. Ici, le délégué départemental des Sports et de l’Education physique sirote un verre en compagnie du régisseur de la prison de Mokolo quand surgit un troisième larron : le capitaine Henri Diamalet. L’ambiance ne tarde pas à se détériorer. En effet, le capitaine accuse le délégué départemental d’avoir pris parti contre lui lors de sa dispute avec l’inspecteur de police. Une chaude et violente altercation s’en suit. C’est cette deuxième altercation qui décide en réalité le sieur Mbamdo à porter plainte contre le capitaine de gendarmerie auprès du commissaire du gouvernement près le tribunal militaire de Maroua, le 29 juillet 2019. « En fait, pour des raisons que je ne maîtrise pas très bien, le gendarme voulait en découdre avec l’honorable Marcel Temtem», a indiqué Samuel Mbamdo. Et de poursuivre que, « dès qu’il est entré, il a commencé à se chamailler avec un autre policier. Puisque tous les policiers dans le Mayo-Tsanaga sont remontés contre lui par rapport à son comportement vis-à-vis de leur collègue. Tout à coup, cet officier de la gendarmerie a sorti son pistolet qu’il a posé sur la table. H a ensuite commencé à proférer des menaces : qu’on ne s’amuse pas comme ça avec lui». D’après des témoins, le capitaine s’en est également pris au régisseur de la prison de Mokolo avec qui ce dernier était assis. « Il l’a menacé, arguant que la plaque d’immatriculation de son véhicule n’est pas authentique. Il a d’ailleurs promis qu’il arrêterait ce véhicule non dédouané. Mais ne se laissant pas faire, le régisseur lui a répondu qu’il n’avait qu’à faire ça avec des civils, car ils sont tous deux militaires et ce dernier ne saurait le menacer. C’est à partir de cet instant que j’entre dans la conversation, lui demandant pourquoi cherchait- il des problèmes à tout le monde tout le temps ?» Ce qui a eu le don de le mettre en colère. Le mis en cause se reconnaît pas dans cette histoire Joint au téléphone, le capitaine de gendarmerie a tout nié en bloc. Pour lui, toute cette histoire serait une machination montée de toutes pièces contre sa personne. «Je suis très content de cette démarche. Je vous assure que ce sont des histoires montées de toutes pièces, il n’y a aucune vérité dans tout ce que les gens racontent sur moi. Peut-être parce que je suis nouveau dans la ville et la façon dont je travaille ne plait pas à certaines personnes. Peut-être aussi que c’est lié à ma rigueur dans le travail. Tout ce que vous avez suivi n’a pas de sens». Depuis, l’inspecteur de police de 2ème grade Yanick Tonje a été affecté à Petté dans le département du Diamaré. Le capitaine n’y voit pas une relation de cause à effet. « C’est un problème qui concerne leur unité. S’il a été affecté, ce n’est pas par rapport à moi. Tout ce que vous avez appris est une histoire fabriquée. Quant à l’affectation de l’inspecteur, veuillez- vous rapprocher de sa hiérarchie qui pourrait certainement vous donner le motif de son affectation. Et je ne pense pas qu’il ait été affecté tout seul, donc je suis loin d’être à l’origine de cette affectation», a conclu le capitaine Henri Diamalet. Toujours est-il que le dossier est désormais devant la juridiction militaire de Maroua.


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