Les Kanuri, confondus à tort avec les membres de Boko Haram, ont payé le prix fort aux attaques de Boko Haram dans cette région. 95% des Kanuri sont les victimes de la secte terroriste Boko Haram, selon le Pr Madi Ali, président du conseil d’administration de l’association culturelle des Kanuri du Cameroun (Ackac). « Ils ont été tués, tous leurs villages détruits, comme les lieux de culte. Imaginez que même à l’époque des barbares, les sanctuaires étaient épargnés. Du coup, quand les ennemis ou les victimes qui étaient attaqués se retrouvaient dans les sanctuaires, on arrêtait la guerre. Mais avec Boko Haram, vous êtes en train de prier dans votre mosquée, ils viennent vous brûler ou vous égorger », révèle-t-il dans les colonnes du quotidien Le Messager en kiosque ce lundi. Pour Abba Mahamat, coordonnateur national de l’association culturelle des Kanuri du Cameroun, la stigmatisation est un faux problème que certaines personnes nous ont infligé. S’il faille parler de Boko Haram, explique-t-il, toutes les ethnies peuvent être accusées. « C’est seulement que dans le Borno, la langue Kanuri est l’une des plus parlées. Il y a eu des rencontres intercommunautaires, avec l’appui de Equal Access pour expliquer aux uns et aux autres que les Kanuri ne sont pas Boko Haram. La stigmatisation est déjà finie et si quelqu’un est accusé, il peut se défendre », a-t-il déclaré. 56000 réfugiés sont des Kanuri Les Kanuri, confondus à tort avec les membres de Boko Haram, ont payé le prix fort aux attaques de Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord : « Au Nigéria, il y a environ 2,5 millions de personnes qui se sont déplacés de leurs foyers originels pour trouver refuge ailleurs. Et 80% de ces réfugiés sont des Kanuri. Et toute cette zone qui part de Banki à Maidougouri, est complètement vide. Au Cameroun, il y a 100 000 réfugiés nigérians dans le camp de Minawao et 30 000 hors du camp. Dans ce camp, 56000 réfugiés sont des Kanuri. Donc, les principales victimes des activités de Boko Haram, ce sont les Kanuri. Dans la région de l’Extrême-Nord, on a environ 300 000 déplacés internes repartis dans le Mayo Sava, Mayo Tsanaga, Logone et Chari. Il y a beaucoup de Kanuri qui se sont réfugiés dans le Mayo-Kani, le Diamaré, la région du Nord, fuyant les attaques dans les zones frontalières. C’est donc le défi majeur de la communauté Kanuri: attirer l’attention des pouvoir publics et des bailleurs de fonds sur ces cas qu’on ignore. Ils sont nombreux dans certains département », a fait savoir un panéliste.
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