Escoquerie : Mebe Ngo'o et l'affaire des 9 milliards de la société Croate Sestan-Buch
Le 28 septembre 2010, la société de vente d’armes croate dénommée Sestan– Busch a écrit à la banque des états de l’Afrique centrale (BEAC). L’armurier croate voulait des précisions sur la lettre de garantie bancaire que leur avait envoyé Edgard Alain Mebe Ngo’o. «Merci de bien vouloir nous indiquer si la garantie que nous vous envoyons ci-jointe était réellement émise par la BEAC. Car nous en avons reçu cette garantie sur la base du contrat conclu pour la fourniture de casques». La société Croate ajoute que «selon ce contrat que nous avons conclu avec le ministère de la défense, du Cameroun, notre société a dépensé 450.000 euros et à cause de cela nous avons demandé de nous fournir la garantie bancaire qui garantira que nous paierons à nouveau 2, 5% et que nous allons recevoir notre paiement du contrat pour un montant de 14.224.000 euros». Après avoir vérifié ladite garantie bancaire et réfuter son authenticité, Lucas Abaga Nchama gouverneur de la Beac de l’époque, transfère ces informations inquiétantes au gouvernement camerounais, pas sans les avoir transmis au préalable à Edgard Alain Mebe Ngo’o. C’est alors qu’une note émanant des services de renseignements camerounais et adressée au président de la république démêle la trame de l’histoire. On apprend alors que c’est «lors d’un séjour en Europe en 2010 que le Mindef Edgard Alain Mebe Ngo’o négocie avec cette société, la possibilité de la signature d’un contrat pour la livraison d’armes au Cameroun». L’affaire est pilotée par Mebe Ngo’o, Benjamin Ateba commissaire de police et secrétaire particulier du Mindef, Leonard Maxime Mbangue, chargé d’études au Mindef et Parick Eyeffa, homme d’affaire. La petite bande va obtenir de la société croate, la somme de 450.000euros. Bien après, Mebe Ngo’o et ses complices vont relancer l’armurier croate, en demandant une avance de 2, 5% sur le montant global de la transaction. C’est cette dernière sollicitation qui éveille les soupçons de Sestan–Busch, qui alerte alors la Beac.