Valentin Barbissa Warbo était inscrit en master recherche à l’Ensai.La nouvelle du décès de Valentin Barbissa Warbo, âgé de 23 ans, et étudiant en master recherche à l’Ecole Nationale des Sciences Agro-Industrielles (Ensai), est tombée très tôt hier matin. Une disparition qui suscite depuis hier, un sentiment de colère au sein du campus de Dang. «L’université de Ngaoundéré, par le biais de l’Ensai, a organisé un symposium sur les énergies renouvelables. Valentin a été sollicité, comme bon nombre d’étudiants, pour donner un coup de main à cette organisation. Ils ont travaillé dimanche le 13 octobre dernier jusqu’à 20h pour installer les banderoles. Et c’est au moment de son retour, sur sa moto, qu’il a eu un accident au niveau du grand rond-point qui conduit à la cité universitaire. Lorsqu’on rentrait à pied, nous l’avons trouvé couché et l’avons transporté pour l’hôpital régional de Ngaoundéré», relate un étudiant. A l’hôpital régional de Ngaoundéré, Valentin Barbissa Warbo est directement conduit aux urgences, puis lundi 14 octobre 2019 à la réanimation. «Nous l’avons reçu ici lundi et on a fait les premiers examens. Le jour suivant, c’est-à-dire mardi 15, lorsque les résultats sont sortis, le médecin a demandé encore d’autres examens. C’est donc mercredi 16 octobre, lorsque les résultats des examens de mardi sont sortis, que le médecin a demandé que cet étudiant soit évacué à Yaoundé», fait savoir un infirmier. Malheureusement pour Valentin, ni l’université ni l’Ensai, n’a osé s’engager activement pour son évacuation. Ainsi, il décède hier jeudi 17 octobre 2019 vers 8h.En effet, c’est cette «négligence» de l’Ensai et même de l’université de Ngaoundéré qui aurait conduit au décès de cet étudiant. Une information qui divise au sein des différents responsables. «Il y a même eu des éclats de voix entre certains enseignants et les responsables de l’Ensai. Certains n’arrivaient pas à comprendre comment les responsables du symposium peuvent faire venir un enfant pour travailler jusqu’à tard dans la nuit avec eux, et lorsqu’il est victime d’un accident, tous l’abandonnent. Mercredi, lorsque le médecin décide que Valentin doit être évacué, personne n’a voulu réagir. Le professeur Kamta est arrivé, il a donné 10.000 Fcfa. Le professeur Kapseu a aussi donné 10.000 Fcfa, alors qu’il était question que Valentin soit évacué. Une réunion de crise a été organisée à cet effet, lors de laquelle le professeur Emmanuel Nso, directeur de l’Ensai a fait savoir que le professeur Kamta avait encore donné 10.000 Fcfa. Ça faisait un total des contributions de 30.000 Fcfa. Ainsi, le directeur a contribué à hauteur de 70.000 Fcfa ; soit un total de 100.000 Fcfa», confie un proche du défunt. Pourtant, selon nos sources, une somme de 1.500.000 Fcfa a été déboursée par le directeur de l’Ensai pour l’organisation de cette conférence sur les énergies renouvelables. La somme mobilisée pour Valentin n’était pas suffisante pour son évacuation, car l’ambulance requise à cet effet a été facturée à 400.000 Fcfa. Malheureusement, pendant que les étudiants se mobilisaient pour une main levée au sein du campus, Valentin Barbissa Warbo est passé de vie à trépas. Le décès de cet étudiant de l’Ensai vient soulever le problème d’assurance des étudiants. «Nous avons eu il y a une camarade, qui avait eu un problème de santé ; et donc, il fallait l’évacuer. L’université a saisi l’assurance et elle a été évacuée très rapidement. On ne comprend pas pourquoi on n’a pas utilisé la même procédure pour le cas de Valentin Barbissa Warbo», se lamente un camarade du défunt. S’il est vrai que tous les étudiants de l’université de Ngaoundéré paient obligatoirement leurs frais d’assurance qui sont inclus dans les frais universitaires exigibles, il reste à savoir maintenant si l’université, à son tour, les reverse auprès de cette assurance.
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