Viande de bœuf : un luxe à la camerounaise

L’élevage bovin est une tradition dans la partie septentrionale du Cameroun. De plus, le nombre de bœufs est un critère de qualification de richesse, de notoriété voire de notabilité dans la culture du Nord Cameroun. Et pourtant… L’appartenance ethnique du premier Président camerounais (Garoua) a été un facteur limitant pour la disponibilité à faible coût de la viande bovine au Cameroun. Notre pays possède un cheptel bovin capable de satisfaire aux besoins, à l’échelle sous-régionale^ Au vu de nos conditions climatiques et de leur répartition, il ressort clairement que l’élevage bovin est plus propice dans les régions en dessous de l’Adamaoua, à savoir : l’CMest, le Nord- ouest, le Sud-ouest, le littoral, le Centre et le Sud. Cependant, selon nos informations, 83% du cheptel bovin se trouve entre les régions de l’Extrême Nord, le Nord et l’Adamaoua et les 17% restant beaucoup plus entre le Nord-ouest, le Sud-ouest et l’Ouest. Il revient d’ajouter que la partie septentrionale est une zone tropicale avec 03 mois de pluie par an. La végétation étant rare, le bétail est amené à pratiquer la transhumance à la recherche des pâturages. Il s’ensuit un amaigrissement du bétail. Aussi, le transport d’une partie du cheptel bovin vers le Sud-Cameroun par train ou par camion augmente le coût de revient de chaque tête aux entrées des abattoirs. Pourtant à partir de la région de l’Adamaoua jusqu’au bout de la région du Sud, les pâturages. Par conséquent, l’herbe fraîche (verte) est disponible à profusion. En termes d’analyse de coût, le prix public au kilogramme est de plus en plus grandissant. Actuellement, ils sont les suivants: 2.500 (deux mille cinq cent) francs cfa le kilogramme pour la viande sans os. 28.00 (deux mille huit cent) francs cfa pour la viande avec os. Pourtant depuis plusieurs décennies, le gouvernement de la République a multiplié plusieurs actions favorables à un prix accessible pour la consommation courante de la viande bovine et d’autres espèces animales, par la création en 1983, d’un Laboratoire National Vétérinaire (Lanavet) basé à Bokle, localité située à 14 Kilomètres de la ville de Garoua, avec pour missions: « La production et la commercialisation des vaccins et des médicaments; l’analyse des prélèvements biologiques en vue de poser le diagnostic; l’étude des maladies animales; la surveillance des épizooties; la formation des cadres et techniciens; la collaboration scientifique avec les organismes nationaux et internationaux. » Carcasses Le Minepia multiplie certes, des efforts actuellement par la création de plusieurs abattoirs modernes et entrepôts frigorifiques pour la conservation de la viande bovine à majorité et d’autres espèces (1.400 mètres carrés à Ngaoundéré – Un entrepôt à Ngalan par Ebolowa pouvant accueillir 2.000 carcasses bovines. Des véhicules frigorifiques sont prévus). « Un des objectifs par exemple de l’entrepôt d’Ebolowa consiste à abattre et conserver la production locale du Sud mais aussi les carcasses venant d’ailleurs dont Ngaoundéré. Pourquoi ce rejet de procéder à un développement bovin intense par région préalable à une baisse considérable du prix de la viande? », S’interroge notre source. Voici, une statistique livrée à l’appréciation de tout un chacun (particulièrement sur l’appartenance régionale voire septentrionale), des ministres ayant été en charge du Minepia depuis 1959 En termes de suggestions, nous trouvons idoine que chaque région du Cameroun soit dotée d’un cheptel bovin correspondant aux besoins de sa population par une simple délocalisation afin de réduire le pourcentage concentré, observé dans la partie septentrionale du pays, pour diminuer considérablement le prix au kilogramme et permettre aux camerounais d’avoir accès à cette protéine animale conseillée et pourtant disponible mais mal gérée. A qui profite cette mauvaise clé de répartition? Les entrepôts ainsi que les véhicules frigorifiques auront toujours leur rôle à jouer au niveau de la congélation des viandes destinées aux zones excentrées, mais par un cheptel bovin élevé et disponible régionalement. Les services des statistiques du Minepia sont assez informés des tendances de consommation. Voilà un dossier valant matière à réflexion et devant faire intervenir tous les acteurs honnêtes de la protection du consommateur, de la filière bovine et de la tutelle qu’est le Minepia. Nous y reviendrons.


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