Leurs activités sont paralysées depuis plusieurs mois à cause de la non-disponibilité des documents sécurisés. Les opérateurs de la filière bois sont aux abois depuis plusieurs semaines. Ces derniers peinent à entrer en possession des documents sécurisés afin d’exercer leurs activités en toute légalité. Il s’agit du carnet de chantier ou Df10 qui permet d’enregistrer les bois abattus (et c’est sur cette base qu’on paie la taxe d’abattage), la lettre des voitures des grumes qui permet le transport des grumes vers l’usine pour transformation et ou vers le port pour exportation puis la lettre des voitures parc de rupture, qui conditionne le transport des grumes de la forêt pour le parc de rupture, la lettre des voitures qui permet le transport des produits transformés (débités) du site ou l’usine de transformation pour le port afin d’être exportés. Ces documents, censés être livrés au ministère des Forêts et de la Faune par l’Imprimerie nationale, ne sont pas disponibles depuis le mois de janvier 2021. «De janvier à mars, nous n’avons travaillé que pendant environ trois semaines d’affilés parce que l'imprimerie Nationale est dans l’incapacité de produire les documents en quantité et de façon régulière pour qu’on puisse effectuer notre travail», révèle Blandine Ouoguia, déléguée du Groupement de la filière bois du Cameroun (GFBC), citée par le journal Le Messager édition de ce jeudi 25 mars 2021. Selon elle, cette situation entraine d’énormes pertes financières. «Lorsqu’on ne travaille pas entre janvier et mars, qui est la saison sèche et la période pendant laquelle la demande est forte, on perd pratiquement 40% de notre chiffre d'affaires», de même «évacuer les stocks abattus de l’année 2020 à cause du manque de lettres de voitures est une autre procédure longue et onéreuse», déplore la déléguée du GFBC. Approchée par Le Messager, l’Imprimerie nationale n’a pas souhaité réagir. Aujourd’hui, ces opérateurs de la filière bois demandent une intervention de l’Etat. «Si l’Etat ne fait rien, nous serons incapables demain non seulement de conserver nos emplois et les employés que nous avons, mais aussi de pouvoir payer nos taxes notamment la Redevance forestière annuelle généralement appelée Rfa qui n’est pas liée à l’activité mais qu’on paye avant d’exploiter. Parce que comme le dit la loi, une fois que tu as le titre d’exploitation sur une superficie donnée, tu es obligé de payer la Rfa, que tu l’exploites ou pas», prévient Blandine Ouoguia. Pour résoudre ces blocages, elle estime qu’il faut, entre autres, «lever le monopole de l’imprimerie nationale sur la production des documents sécurisés et accorder une partie à la SOPECAM car ce n’est pas la première fois qu’on demande à la SOPECAM de le faire...».
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