De sa création à ses complications à la dévaluation le franc CFA a toujours été source de polémique. Depuis 1945, date de sa création, le Franc a connu une évolution entachée de multiples débats. Né de la signature des accords de Bretton woods un mois de Décembre et instauré par La France, le Franc des colonies françaises d’Afrique a été reconnu comme unique monnaie légale des colonies en effectuant sa première déclaration de parité franc-dollar au tout nouveau Fonds monétaire international (Fmi). Il s’agissait d’une mesure technique sans grand débat comme signale l’intitulé du décret « fixant la valeur de certaines monnaies des territoires outre-mer libellés en francs ». A sa création, le Cfa est plus fort que le franc français puisqu’il équivaut à 1,70 FF. La monnaie repose sur quatre grands principes à savoir la parité fixe garantie par le trésor public français ; convertibilité et liberté des flux de capitaux dans la zone franc ; la centralisation des réserves des devises des instituts d’émissions locaux déposées auprès du trésor public français. En 1948, le franc français est dévalué par rapport au dollar ; la valeur du Cfa se renforce de manière mécanique. Elle passe à 2 FF. Au cours des années, le franc CFA a connu beaucoup de complications. Elles ont été décrites par le quotidien le jour sans oublier la dévaluation : « Le Cfa ne change pas d’acronyme mais, devient en 1958 le franc de la « Communauté française d’Afrique ». Des difficultés surgissent au moment des indépendances. Après les indépendances, en 1962 son F correspond plutôt à la « communauté financière d’Afrique ».L’Indochine disparait. Les pays tels que le Laos, le Vietnam ou encore le Cambodge adoptent leur monnaie. En Afrique, c’est aussi le cas de l’Algérie, le Maroc, la Tunisie qui ont dès lors leur monnaie. Entre 1960 et 1973 seuls quatre Etats sur une quinzaine se retirent des accords monétaires engagés au moment de leur indépendance. La Guinée dit non à l’union française et sort de la zone franc et crée le franc guinéen. Au mali, le parlement refuse de signer en mai 1962 le traité portant création de l’union monétaire ouest-africain (Umoa) qui deviendra en 1994 l’union économique et monétaire ouest-africain. Une nuance existe cependant entre les deux sous-régions. On parle certes de Cfa partout mais, la monnaie est scindée en deux, chaque région ayant son code ISO international, XOF et XAF. Les deux Cfa sont convertibles avec toutes les devises ainsi qu’entre eux Lorsque le nouveau franc français est créé en 1969 par le général de Gaulle pour une valeur de 100 anciens francs, le Cfa change mécaniquement de valeur passant de 2FF à 0,02 FF. Un mouvement de fronde part de la fin de la convertibilité du dollar en or décidée par Nixon en août 1971 mettant fin au régime de change fixe hérité de Bretton woods. Le président du Niger de l’époque Hamani Diori soutenu par le Congo-Brazzaville, le Cameroun, et le Togo demande en janvier 1972 une réforme du franc cfa. La révision du CFA est accordée en décembre 1973 mais pas dans les termes préconisés. La principale mesure fait passer de 100% à 65% le niveau des réserves de devises placées auprès du trésor français. Ce n’est qu’en 1977 que la Banque centrale des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) s’installe à Yaoundé et la banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (Bceao) en 1978 à Dakar. La chute des cours des matières premières et la dépréciation du dollar à partir de 1985 font que les recettes à l’exportation diminuent mettant à mal les budgets et par ricochet le niveau de la dette extérieure. L’échec de l’ajustement conduit la France à envisager une dévaluation monétaire sous les auspices du Fmi qui suspend son aide aux pays de la zone franc à partir de 1991. Dès août 1993, la convertibilité du CFA est suspendue, il devient impossible de convertir des CFA contre toute devise hors de la zone Franc et de convertir des XOF XAF, même dans la zone Franc. En septembre 1993, la doctrine « d’Abidjan » ou de Balladur » du nom du premier ministre français Edouard Balladur conditionne le soutien financier de la France à l’adoption des programmes du FMI. Sous couvert d’un sommet des chefs d’Etat de la zone franc au sujet d’Air Afrique à Dakar une dévaluation de 50% du Cfa est imposée le 11 janvier 1994 à 14 chefs d’Etat africain qui signent à contre-cœur en présence de Michel Roussin, ministre français de là coopération et Michel Camdessus directeur général du Fmi. Du jour au lendemain, le Cfa passe de 0,02 à 0,01 FF. Les années 2000 sont marquées par une forte convergence économique des états de la zone Franc. Le pic est atteint en 2015. Deux chefs d’Etat africains critiquent publiquement le franc Cfa et ses institutions jugées caduques. Des économistes africains estiment le Franc Cfa trop fort par rapport à la faiblesse des économies où il circule. Dès 2020, les Etats de la Communauté économique- des états de l’Afrique de l’Ouest adoptent l’Eco une monnaie commune aux huit pays membres. Une monnaie qu’ils pourront gérer eux-mêmes sans interférence de la France et couper ainsi tout lien technique aven le trésor français ».
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