Importation de friperie et textiles : le cameroun dépense 101,7 milliards en 2019

Information contenue dans le récent rapport de l’institut national de la statistique (Ins). Le Cameroun a dépensé 101,71 milliards F Cfa en 2019 pour l’importation de 121 935 tonnes de matières textiles et la friperie, soit un accroissement de 6,4%. La soie (135 tonnes) a absorbé 117 millions F Cfa, la laine e.t les poils (12 tonnes), 6 millions F Cfa. Le coton (794 tonnes) quand à lui a coûté 1,427 milliard. Les autres fibres textiles végétales (4 899 tonnes) 3,803 milliards de Cfa, 11,111 milliards pour les filaments synthétiques ou artificiels (11 305 tonnes). Tandis que les fibres synthétiques ou artificielles (2 580 tonnes) ont englouti 4,4 milliards,-etc. Les autres articles textiles confectionnés (86 458 tonnes) ont coûté 61,879 milliards ; les sacs et sachets d’emballage (2 570 tonnes), 4,337-milliards F Cfa. La friperie (73 170 tonnes) à son tour a coûté 39,482 milliards F Cfa. A la lecture de ces chiffres, cette poubelle occidentale, apparue au Cameroun dans les premières années du protectorat franco-britannique, fait perdre plusieurs milliards à l’État. Les experts font même état de ce que le secteur de l’habillement est largement dominé par la friperie et les produits en provenance de la Chine. Car, pensent-ils, «les opérateurs locaux de la filière coton-textile-habillement ne contrôlent qu’à peine 1% du marché». Ces tonnes de déchets tuent le textile local et donc la promotion du « made in Cameroon ». Les causes de cet envahissement du pays par ces produits de seconde main sont à chercher non seulement dans le refus^du gouvernement de favoriser l’éclosion d’un tissu industriel qui ferait une production de substitution locale, mais surtout dans l’extrême décrépitude du pouvoir d’achat du citoyen lambda. Bien que mobilisant une foule nombreuse et diversifiée d’agents économiques à qui ils fournissent un emploi, un moyen de vivre(lutte contre le chômage et le grand banditisme), les circuits commerciaux du marché de la friperie sont complexes et pas toujours pavés de bonnes intentions. Pourtant, avec les dispositions de l’article 9 (3) de la loi N°2018/022 du 11 décembre 2018, portant loi de Finances de la république du Cameroun pour l’exercice 2019, notamment la décision de Louis Paul Motaze signée le 5 avril 2019, les valeurs désormais imposables à l’importation des vêtements de seconde main sont réglementées. Au-delà de générer de milliers d’emplois et produire des devises au contribuable, il n’en demeure pas moins vrai que cette friperie importée reste une voie sûre de pollution de l’environnement et . de désastre sur le plan sanitaire.


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